Instaurer de l'initiative citoyenne, développer de la participation, protéger les lanceurs d'alerte... de nombreux combats sont à mener pour pouvoir considérer que le risque et l'éthique ne sont pas exclus des processus démocratiques dans le champ des choix scientifiques et technologiques.
Document en cours d'écriture (Sert pour l'instant à illustrer la section "se mobiliser" du dossier). Merci de votre compréhension.
Pour une initiative citoyenne à l'échelle nationale
Si la loi de décentralisation permet à des citoyens d'inscrire à l'ordre du jour de leur collectivité un sujet qui relève de sa compétence, il n'existe pas d'équivalent à l'échelle nationale. Et c'est bien dommage : certains sujets ne sont pas pertinents à l'échelle locale. Il suffit de penser par exemple à la manière dont les décisions locales d'interdiction de cultures OGM ont été retoquées.
Dans cet esprit, certains revendiquent l'instauration du referendum d'initiative citoyenne. Toutefois, la complexité des sujets "science société" est telle que le referendum ne me paraît pas l'outil le plus adapté.
Pouvoir solliciter des investigations plus poussées sur des risques... Je proposais une Conférence de citoyens d'initiative citoyenne. Le président de la Fondation Sciences Citoyennes, Jacques Testart, est lui aussi un ardent défenseur des conférences de citoyens. Dans le cadre d'une étude menée conjointement avec ...
Intégrer internet dans le processus des conférences de citoyens
Exploiter les potentialités d'Internet pour permettre une participation large de citoyens « éclairés », cette idée est le moteur même du projet Sciences et Démocratie. Je la soutiens depuis plus de cinq ans.
A l'heure actuelle, une conférence de citoyen n'implique qu'une quinzaine de citoyens. Il est nécessaire de donner cette opportunité à un public beaucoup plus large. Les TIC doivent être utilisés à cet effet. Internet permet potentiellement une audience et une participation très supérieures à une démarche « off-line » et un public plus diversifié. En outre, il est possible d'intégrer, à tous les niveaux et à tout moment, des éléments d'information, de proposer un éclairage pédagogique... L'échelle de temps du débat en ligne permet de donner aux participants la possibilité de s'approprier les éléments du débat, de vérifier la validité des arguments reçus... Articulée sur des démarches plus traditionnelles de débat, de concertation, l'utilisation d'Internet permettra de développer les « forums hybrides » [1] que les citoyens attendent.
Références
1. Michel Callon, Pierre Lascoumes, Yannick Barthe. Agir dans un monde incertain. Essai sur la démocratie technique. Paris, Le Seuil (collection "La couleur des idées"), 358 pages, 2001.
Commentaires
Exprimez-vous ! L'association Sciences et Démocratie se bat pour donner la parole aux citoyens dans les débats « science société ». Vos messages renforceront notre motivation.
Livre blanc sur Internet et la démocratie participative
Pour plus d'informations sur l'intérêt d'internet dans les processus de démocratie participative, lire le "Livre blanc sur la démocratie participative et le débat public utilisant internet" proposé par Sopinspace.
Ce document est publié en ligne à l'adresse suivante :
http://www.co-ment.net/text.xhtml?tid=10
Notez qu'il est publié dans un système original "de soumission aux commentaires publics de textes". A tester !
Accès des citoyens à l'information
Alice, Murphy,
Votre discussion, portant sur l'expertise scientifique, a été déplacée ici.
Pour la question de la démocratisation des choix scientifiques et technologiques, je retiens de vos messages les éléments suivants :
Murphy, vous voyez dans l'indépendance de l'expertise un moyen de garantir la qualité de l'information délivrée aux citoyens. Alice, vous ajoutez que "ceux qui savent" doivent aussi "communiquer au mieux leurs connaissances".
Les lanceurs d'alerte
Pour anticiper et donc éviter des scandales sanitaires tels qu'on en a connus ces dernières décénies, il faut pouvoir protéger des pressions visant à les faire taire ceux qui tirent la sonnette d'alarme, les "lanceurs d'alerte". Des associations comme Sciences citoyennes demandent un statut et une loi pour cela. La question a été portée lors du Grenelle de l'environnement mais n'a rien donné pour l'instant. Francis Chateauraynaud, sociologue spécialiste des controverses, co-inventeur du terme "lanceur d'alerte", souligne les problèmes posés par une telle approche : personnalisation abusive de l'alerte, développement d'un business de la dénonciation...
Pour en savoir plus, lire cet article sur le site Eco89 : Les lanceurs d'alerte sont-ils en danger ?.
(Petite satisfaction personnelle : l'article conclut par "les prochaines alertes porteront sur les nanotechnologies et les pesticides", qui sont deux sujets phare de Sciences et Démocratie !)
Si le terme "lanceur d'alerte" vous était inconnu, si vous n'avez pas entendu parler de Pierre Meneton, Christian Vélot, Véronique Lapides ou André Cicollela, lisez la page Wikipédia qui leur est consacrée. Elle en donne la définition suivante : "une personne ou un groupe qui découvre des éléments qu'il considère comme menaçants pour l'homme, pour la société ou l'environnement et qui décide de les porter à la connaissance d'instances officielles, d'associations ou de médias, parfois contre l'avis de sa hiérarchie."