A quoi sert la recherche fondamentale ?


Mots-clés : recherche recherche publique
CERN LHC

Le nouvel accélérateur de particule du CERN a commencé aujourd'hui à fonctionner pour sonder les secrets de la matière et les origines de l'Univers. Pensez vous que de telles recherches fondamentales, n'ayant pas de finalité économique déterminée, soient utiles ? Nos impôts doivent-ils continuer à financer des recherches sans but immédiat ?

Cette question était le thème de l'émission Bouge la France du 10/09/08 sur la chaîne Public Sénat et reprise sur Le Figaro où elle a reçu 48 commentaires (dont Alice nous propose une synthèse).

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Commentaires

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A quoi sert la recherche fondamentale ?

Pensez vous que de telles recherches fondamentales, n'ayant pas de finalité économique déterminée, soient utiles ?

Je pense que dans un premier temps, pour pouvoir ensuite approfondir la question, il convient de définir ce que l'on entend par "utile".

Utile pour quoi?
Utile pour qui?
Et dans combien de temps?

A vos claviers....

Re: A quoi sert la recherche fondamentale ?

Bonjour Alice,

Merci de votre contribution, qui me fait plaisir à la fois sur la forme et sur le fond.

Sur la forme d'abord :

Vous suivez les règles du jeu proposées dans cette section du site*. Ces règles ne sont donc pas complètement obscures ou dénuées d'intérêt. C'est en tout cas un indice important pour le concepteur du site que je suis...

* petit rappel pour ceux qui découvrent :
En réaction à une proposition de sujet laissée par un internaute, vous vous exprimez sur la pertinence du sujet dans le cadre de Sciences et Démocratie, vous participez à la délimitation du sujet, à l'identification des pré-requis et des questions pertinentes à débattre. S'il y a matière, la proposition et la discussion associée serviront de base à l'ouverture d'un dossier dans la section "Dossiers et débats".
Pour en savoir plus, lire la page Prochains sujets.

Sur le fond :

Je crois que vous avez pointé le doigt sur LA question essentielle. Il existe plusieurs associations qui militent pour une ouverture des orientations de la recherche à la société civile (cad que des citoyens participeraient à la définition des orientations de la recherche publique). Ce mouvement suscite de fortes réticences du côté des chercheurs dont beaucoup doutent de la pertinence. Ils ont très certainement peur que cela conduise à la disparition complète de la recherche fondamentale au profit de travaux garantissant des applications à court ou moyen terme. La question posée en énoncé ("Nos impôts doivent-ils continuer à financer des recherches sans but immédiat ?") peut d'ailleurs justifier ces craintes (mais est-ce un citoyen ou un journaliste qui la pose ?). En tout cas, je suis convaincu de la nécessité, de l'utilité - pour répondre à votre question - de la recherche fondamentale elle-même. Utile pour la société civile dans son ensemble puisque c'est elle qui rend possible des découvertes dont nous pourrons tirer plus tard les bénéfices, en termes d'applications. C'est certainement un point à développer dans le futur dossier.

Maintenant, la recherche publique ne dispose pas d'un budget illimité. Il faut donc bien faire des choix pour financer des projets de recherche. Lesquels sont retenus, lesquels sont écartés ? Il ne me semble pas choquant que la société civile puisse contribuer à ces choix. Ma question serait plutôt : quel poids donner aux attentes citoyennes dans les orientations de la recherche et pour quelle part du "gateau" ?

Re: A quoi sert la recherche fondamentale ?

Bonjour, je voudrais répondre à votre question, et je suis triste que vous n’ayez pas, déjà, des éléments de réponse. La recherche appliquée s’appuie toujours sur des résultats de recherche fondamentale. Sans l’étude des acides nucléiques pour comprendre l’hérédité, pas de traitement du SIDA, sans recherche fondamentale en électronique quantique, pas de Laser.

Que l’on puisse distinguer la recherche appliquée de la recherche fondamentale, c’est vrai, car la première répond à des objectifs définis, mais elle ne peut rien sans la deuxième. Il est tentant pour les politiques, voire les contribuables, de se contenter de financer la recherche appliquée, seule susceptible de retour sur investissement, et laisser les autres pays produire des connaissances fondamentales, accessibles à tous par le truchement des publications. Heureusement (car c’est moral), les choses ne se passent pas comme ça : ce sont les pays qui développent leur recherche fondamentale qui sont les premiers à en bénéficier pour leur recherche appliquée. Et trouver après les autres ne rapporte rien.

Les pays qui financent la recherche fondamentale gagnent la compétition pour plusieurs raisons : les infrastructures qui sont nécessaires à la recherche appliquée sont les mêmes que celles qui sont nécessaires à la recherche fondamentale; les chercheurs qui mettent au point les applications ont souvent une grosse expérience en recherche fondamentale ; et le délai entre la découverte fondamentale et la publication, souvent long, peut être exploité pour lancer une recherche appliquée et déposer des brevets.

Dès lors que l’on parle de recherche appliquée, la société a son mot à dire : elle doit être d’accord avec les objectifs définis. En ce qui concerne la recherche fondamentale la question ne se pose pas en ces termes, à moins d’une démagogie douteuse : la société a simplement intérêt à soutenir toute recherche fondamentale (à objectif non défini) à un niveau raisonnable, en fonction des retombées qu’elle attend de la recherche appliquée, selon ce qui a été expliqué au paragraphe précédent.

La situation de la recherche appliquée par rapport à la recherche fondamentale est claire pour la plupart des chercheurs, mais la confusion a été entretenue par des margoulins qui ont voulu faire financer leurs travaux de recherche fondamentale au détriment des autres en arguant d’une plus grande « utilité » de leur recherche auprès des médias et du pouvoir politique. On attend encore les retombées des travaux sur la thérapie génique. Pourtant la réponse de la société à ces arnaques devrait être simple : si l’on vend un objectif, il faut être capable de le respecter. Dans le même temps que la thérapie génique engloutissait les crédits de la recherche publique, des avancées thérapeutiques importantes ont été réalisées un peu partout dans le monde, mais elles ne répondaient pas à des objectifs aussi simplistes « grand public » que la thérapie génique.

[Message de la modération : dans ce message, les accusations nominatives, qui sont récurrentes sur ce site et toujours à l'encontre de la même personne, ont été retirées, cette opération ne dénaturant aucunement les propos de l'auteur du commentaire]

Re: A quoi sert la recherche fondamentale ?

Bonjour Alain,

Votre message est intéressant à plusieurs titres.

Vous montrez tout d'abord la diversité des retombées de la recherche fondamentale sur la recherche appliquée : infrastructures et spécialistes disponibles, délai de mise en application réduit. Il faut ajouter les instruments (comme le microscope à effet tunnel pour les nanosciences) et les outils (les enzymes de restriction, à la naissance du génie génétique) initialement destinés à la recherche fondamentale et qui en sont eux-mêmes les produits. Le bénéfice de cette recherche n'est donc pas seulement le potentiel d'applications créé par la connaissance nouvellement acquise que je mentionnais dans mon précédent commentaire.

A propos du délai entre recherche et publication qui peut être rentabilisé par le dépôt de brevet, je me demande dans quelle mesure cela compte dans la fameuse « perte de compétitivité » dont on entend souvent parler, dès que le budget de la recherche est en baisse ou qu'on invoque le principe de précaution.

Vous écrivez : « la société a simplement intérêt à soutenir toute recherche fondamentale (à objectif non défini) à un niveau raisonnable, en fonction des retombées qu’elle attend de la recherche appliquée ». Il y a donc bien des choix à faire (faute de budget illimité) dès le financement de la recherche fondamentale. Comment sont décidés ces financements ? Ce sont les critères de ces choix qu'il serait bon d'expliquer à nos lecteurs...

Enfin, vous terminez avec le cas de la thérapie génique dont vous soulignez l'absence de résultat. C'est à mon avis un peu radical : il y a eu des résultats, il y en aura certainement encore. Mais sans doute sont-ils décevants par rapport aux espoirs placés un temps dans cette approche. La question qui se pose dans un cas tel que celui-là : à quel moment décide-t-on qu'une recherche est une impasse ou qu'elle ne répond pas aux espoirs placés en elle, aux attentes ? Peut-on facilement « couper les vannes » ? Mais je ne suis pas sûr que la thérapie génique constitue un cas d'école en matière de financement de la recherche publique, à cause de la polémique qui revient chaque année concernant le Téléthon (lire à ce sujet le dossier du site Réflexiences). Y a-t-il tout de même des enseignements transposables sur le cas du LHC, le nouvel accélérateur de particules dont parle l'internaute à l'origine de la discussion ?

A quoi sert la recherche fondamentale ?

J'ai l'impression (après avoir notamment lu les commentaires sur le blog du figaro précedement cité), qu'il y a plusieurs questionnements.

Partons du postulat que la recherche fondamentale est de facto nécessaire aux nations, voir à l'être humain en tant qu'il se définit notamment comme un être vivant doué de conscience. Conscience de lui-même et du monde, et en questionnement. La recherche fondamentale sans autre but que la compréhension du monde (au même titre que l'art, le philosophie, ou les religions sur d'autres plans) devient donc une part essentielle de notre condition d'être humain.
En la reniant, nous renions une part de ce qui nous fait 'humain'.

Mettons que nous soyions d'accord là dessus.
Ou plus précisément que les internautes qui répondent et participent à ce genre de discussion soient d'accord là dessus (ce qu'il me semble ressortir de ce que j'ai pu lire par ailleurs).

Se posent alors d'autre questions :
Le premier est condition à un aspect purement fianancier : la recherche côute de l'argent, par conséquent, il faut faire des choix quand aux thèmes ou sujets qui vont être privilégiés.
Qui est à même de réaliser ces choix ?

D'autre part le système actuel engendre pour une part frustations, crises de vocation, et désintérêt ou désengagement des chercheurs eux-même (qui passent plus de temps à chercher des sous et/ou de la reconnaissance, qu'à s'interroger sur le monde).
Qui est à même d'initier, de conduire une réflexion de fond sur le système actuel, de générer des propositions inovantes et de les mettre en place?

Finalement, si le point de vue énoncé en introduction semble être plus ou moins accepté par une certaine partie de la population, qu'en est il de la majorité?
Comment la recherche fondamentale est-elle réellement perçue aujourd'hui en France?

Comment accéder à ceux ou celles qui n'en perçoivent pas/plus les enjeux(quelques qu'en soient les raisons, dont certaines sont tout à fait valables)?

Et plus simplement, pourquoi faut-il entrer en dialogue avec ces personnes ?

Beaucoup de questions, j'espère que certaines réponses vont émerger

Re: A quoi sert la recherche fondamentale ?

Bonjour Alice,

Merci pour cette synthèse de la discussion sur Le Figaro.

"La recherche fondamentale sans autre but que la compréhension du monde devient une part essentielle de notre condition d'humain."
Vous faites bien de souligner ce point. Il n'avait pas encore été évoqué ici alors que c'est certainement la motivation initiale de la très grande majorité des chercheurs.

Concernant la perception de la recherche fondamentale par la population, je n'ai pas de réponse dans l'immédiat. Je dirai que c'est une des missions des programmes de Culture scientifique et tehnologique que subventionnent les collectivités territoriales.

Parlons un instant de l'organisation du contenu du site.

La présente discussion se développe suffisamment pour que je la transfère dans le dossier Recherche et innovation. Il y a déjà un sujet sur le pilotage de la recherche publique. Je lierai les deux sujets.

Votre synthèse mentionne la crise des vocations dans la recherche. C'est un sujet très intéressant. Il me semble toutefois que nous devrions en faire un sujet à part entière plutôt qu'un point parmi ceux de la présente discussion qui porte sur la question "à quoi sert la recherche fondamentale ?". Etes-vous d'accord ? Voulez-vous nous rédiger une proposition de sujet pour cette "crise des vocations" ?* Je peux le faire aussi. C'est comme vous préférez. J'intègrerai aussi ce sujet au dossier Recherche et innovation.

* Si vous souhaitez apparaître comme auteur, pensez à vous créer un compte utilisateur. Avec ce compte, vous pourrez aussi suivre plus facilement vos discussions en cours.

Re: A quoi sert la recherche fondamentale ?

La recherche fondamentale est une des clefs de la transformation de nos sociétés et ceci, à tous les niveaux. Elle est le symbole de la curiosité humaine, de sa soif de compréhension.
Mais je crois que les retombées de la recherche fondamentale sont plus subtiles que directes. La plupart des gens sont spectateurs de ces recherches et sont souvent très loin de comprendre la portée de certaines découvertes (et j'en fait parti !!) ou du pourquoi de certaines recherches.
Je me rend compte qu'à mon niveau de compréhension, il n'y a qu'avec un recul de plusieurs décennies que je peux saisir toute l'importance de certaines applications de la recherche fondamentales.
J'ai souvent l'impression que c'est un monde virtuel, qui existe, soit, mais au loin, comme si ce monde évoluait dans un autre espace temps !!
Le cas du LHC est un excellent exemple car c'est une étape indispensable dans notre connaissance de la matière. Soit cela confirmera les théories mises en place depuis de nombreuses années, soit cela infirmera ces théories. Dans un cas comme dans l'autre, ce ne sera que bénéfiques pour les applications futures...même si ce future est dans 50 ans.

Re: A quoi sert la recherche fondamentale ?

"Voulez-vous nous rédiger une proposition de sujet pour cette "crise des vocations" ?"

Heu, oups ... là pour le coup, je ne suis pas du tout au courant, je me contente de répetter ce que j'ai entendu à la radio ... j'aurais du mal à rédiger une proposition de sujet... je n'ai malheureusement pas du tout le temps de faire les recherches qui s'imposeraient.

J'apprécie beaucoup ce site (même si parfois, j'avoue que j'ai du mal à percevoir le public touché), mais cela me convient parfaitement de n'apparaitre que dans quelques petits commentaires par ci, par là. Je ne suis pas en mesure aujourd'hui de m'impliquer plus avant dans la participation à la rédaction des sujets. En effets, dans les commentaires je me contente de donner mon avis que j'assume comme parfaitement subjectif. La rédaction d'un dossier, de par le soucis d'objectivité, ou du moins de la présentation de différents courant de pensée demande beaucoup plus de temps et de disponibilité intellectuelle (il faut être capable de prendre le recul nécessaire par rapport à ses propres convictions et représentation), temps et disponibilité dont je ne dispose absolument pas en ce moment.

En tous cas, je suis contente que cette discussion démarre et que d'autres internautes y participent.

Je me rend compte que ce post pollue un peu la discussion. N'hésitez pas à le supprimer, il vous est avant tout adressé, et ne présente certainement que peu d'intérêt par rapport au sujet de départ.

Crise des vocations

Bonjour Alice,

Pour faire suite à notre échange sur la crise des vocations, je viens de mettre en ligne une amorce de discussion. Pas de "présentation de différents courant de pensée", juste une invitation à témoigner et à proposer des références sur le sujet...

> parfois, j'avoue que j'ai du mal à percevoir le public touché

Merci de me le signaler. En fait, le site n'est pas destiné à UN public. Il est au contraire conçu pour différents publics selon leurs besoins ou envies. Jetez un oeil au lien "en savoir plus" dans l'encadré "Participez !" ci-contre en haut à droite. Vous me direz si c'est plus clair à la lecture de cette page...

> Je me rend compte que ce post pollue un peu la discussion. N'hésitez pas à le supprimer

Pas de problème.

Vulgariser la recherche fondamentale

"La plupart des gens sont spectateurs de ces recherches et sont souvent très loin de comprendre la portée de certaines découvertes (et j'en fait parti !!) ou du pourquoi de certaines recherches."

Votre commentaire m'interpelle.
Vous dites que la plupart des gens sont spectateurs, et aussi, j'ajouterais dépendants de ce que les média vont 'choisir' de mettre en avant, en 'spectacle'.

"très loin de comprendre la portée de certaines découvertes"
Je pense que les chercheurs eux-même sont aussi parfois loin de comprendre tous les enjeux de leurs propres découvertes.

Quand au 'pourquoi' de certaines recherche, voire de la recherche en général ... il me semble que vous énoncez ici quelque chose d'important aujourd'hui ... une sorte de crise de culture scientifique ...
Le resentez-vous comme cela également, ou est-ce seulement mon point vue, depuis le petit bout de ma lorgnette?

Du coup, j'en arrive à ma question qui est le but de ce post :
Qu'attenderiez-vous d'une 'vulgarisation scientifique' ?

Depuis votre position de 'profane' (sans aucun sous-entendu péjoratif, on est tous profane ici ou là), pensez-vous qu'il soit utile, voire nécessaire de 'combler' ce manque de compréhension?

Et quels sont les outils que vous imagineriez pour y parvenir? En gros, comment toucher les gens, comment parler de science sans être ni dogmatique, ni condescendant, ni simpliste (voire faux) ?

Re: Vulgariser la recherche fondamentale

"j'ajouterais dépendants de ce que les média vont 'choisir' de mettre en avant, en 'spectacle'."
Tout dépend des médias dont vous parlez. Pour ma part, je n'ai pas de TV. Mes sources proviennent donc soi des revues spécialisées, soi ce que je trouve sur le net... sachant que quand je tombe sur un sujet qui m'intéresse, j'essaye de compléter mes informations avec d'autres liens. Mais je comprends qu'il soit parfois difficile de passer outre l'aspect parfois "sensationnel" de certaines présentations !!

"Je pense que les chercheurs eux-même sont aussi parfois loin de comprendre tous les enjeux de leurs propres découvertes."
Pour ce qui est de la recherche fondamentale, je ne crois pas que le but premier soit de comprendre les enjeux mais simplement de comprendre un domaine de recherche spécifique. Les enjeux concernent plus les applications possibles de tel ou tel recherches et dans ce domaine je crois que tout un chacun peut (doit?) avoir son mot à dire.

"une sorte de crise de culture scientifique ...
Le resentez-vous comme cela également,"
Je crois qu'on demande beaucoup trop de réponses de la part des scientifiques comme si, inconsciemment, on leur demandait de nous donner la réponse sur le sens de la vie !! Ce n'est pas le cas.
L'humanité a toujours eu des instances supérieures pour lui montrer le "chemin" ou pour lui dire de quelle manière il devait penser. Je ne crois pas que la science soit là pour jouer ce rôle, celui de donner un système de valeur à la communauté humaine.
Mais la conscience collective est tombée dans le piège d'une demande de réponse de la part du monde scientifique et maintenant, cette conscience se réveille. Non, la science n'a pas réponse à tout, surtout en ce qui concerne le "bonheur terrestre".
Mais les scientifiques sont aussi (dans la même proportion que le reste de l'humanité) tombés dans le piège.

"Qu'attendriez-vous d'une 'vulgarisation scientifique'?
pensez-vous qu'il soit utile, voire nécessaire de 'combler' ce manque de compréhension?
Et quels sont les outils que vous imagineriez pour y parvenir? En gros, comment toucher les gens, comment parler de science sans être ni dogmatique, ni condescendant, ni simpliste (voire faux) ?"
Beaucoup de questions auxquelles je ne suis pas sur de répondre pleinement ....!!
Je pense qu'une des bases pour comprendre la recherche fondamentale est de connaître l'histoire des sciences.
Toutes nouvelles théories se basent sur les recherches passées et je crois qu'il est important de comprendre cette continuité.
Il n'y a guère qu'à travers l'école et l'éducation que l'on peut sensibiliser les gens à cette histoire, à la critique constructive, à l'analyses des données que nous donnent les médias ( qu'ils soient scientifiques ou autres ).
Ma réponse est très incomplète mais je crois que je n'ai pas vraiment de réponse à ces questions !!
......

Re: Vulgariser la recherche fondamentale

Réponse à Anonyme partie 1 :

"Tout dépend des médias dont vous parlez"

Oui tout à fait (au passage, je n'ai pas la TV non plus, mais j'écoute la radio), je parlais de média non spécialisé dans la vulgarisation scientifiques, de médias d'"information" généralistes (20h, franceInfo) qui vont toucher une très grande partie de la population, un ensemble de personnes très hétérogènes et pas forcément sensibilisé à la démarche scientifique (ou du moins pas au moment ou ils regardent ou écoutent les infos)

Re: Vulgariser la recherche fondamentale

Réponse à Anonyme Partie 2:

"Pour ce qui est de la recherche fondamentale, je ne crois pas que le but premier soit de comprendre les enjeux mais simplement de comprendre un domaine"
Oui, je suis d'accord avec vous, c'est pour cela que cela ne me choque pas que les scientifiques eux-même ne soient pas en capacité à un moment donné d'envisager tous les enjeux de leurs travaux. Cela dit cela ne peut (à mon avis) pas les dispenser de poser un regard critique sur les-dits enjeux, mais cela en tant que citoyen pas en tant qu'expert.

"Je crois qu'on demande beaucoup trop de réponses de la part des scientifiques"
Oui d'une part on leur à demandé de se positionner, d'apporter des réponses dans des domaines qui ne relèvent pas de la science : la morale, le sens de vie etc. (à ce propos je ne saurais que trop suggérer la lecture du bouquin de Stefen J. Gould : "Et Dieu dit : "Que Darwin soit").
L'incapacité à faire comprendre que ces questions ne relèvent pas de la science à généré une crise de confiance ... c'est peut-être là tout l'enjeu de la diffusion de la culture scientifique aujourd'hui : expliquer ce à quoi la science peut-répondre et ce à quoi elle n'a pas à répondre.
Et oui, bien sûr, certains scientifiques ont aussi leur part de responsabilité dans ce constat, sans que cela ne remette en cause les méthodes de la science.

Re: Vulgariser la recherche fondamentale

Réponse à Alice

"c'est peut-être là tout l'enjeu de la diffusion de la culture scientifique aujourd'hui : expliquer ce à quoi la science peut-répondre et ce à quoi elle n'a pas à répondre."

Je présenterais les choses différemment : expliquer ce à quoi la science peut répondre et ce à quoi elle n'a pas les compétences pour donner des réponses.
Car comme vous l'avez stipulé plus haut, ce n'est pas le rôle de la science que de donner un système de valeur aux gens.
Malheureusement, il y a toujours un combat d'idée entre le spirituel et la science....comme si les deux était forcément incompatible. Et quand je parle de spiritualité, je ne parle pas de religion. ça aussi, c'est une association d'idée qu'il serait temps de briser.
Personnellement, je suis athée, mais je sais aussi que je suis un être spirituel, à savoir que j'ai un esprit et que mon regard se porte souvent à l'intérieur de celui-ci.
Je trouve très grave aujourd'hui qu'il n'y ait pas de débat sur ce sujet. J'entends encore trop souvent dans les médias le fait qu'on ne peut donner un système de valeur qu'à travers la religion. Comme je trouve très grave que l'on attende de la science des réponses qu'elle est incapable de donner.
Résultat, les uns rejettent la science dans sa totalité car elle a tendance à se prendre pour ce qu'elle n'est pas et les autres rejettent la religion pour les mêmes raisons, à savoir qu'elle apporte plus de souffrance que de bonheur sur cette terre.

Re: Vulgariser la recherche fondamentale

Réponse à Anonyme : Partie 3

"Il n'y a guère qu'à travers l'école et l'éducation que l'on peut sensibiliser les gens à cette histoire,"
Que pensez-vous d'internet pour apporter un complément à ce que peut transmettre l'école?

Quelle est également la responsabilité des journalistes (encore une fois, je parle ici des journalistes généralistes qui choisisent de présenter tel sujet scientifique de telle façon à une très large audience)

Et les établissement de culture scientifique (Muséum et autres), quel serait leur rôle dans tout ça?

En tous cas, merci pour votre commentaire, il permet (je trouve) de poursuivre cette discussion et d'en explorer différents aspects.

Re: Vulgariser la recherche fondamentale

Réponse à Alice :
Je dois préciser que l'Anonyme....c'était moi. Je ne suis pas encore habitué à ce système de réponses !!

"Que pensez-vous d'internet pour apporter un complément à ce que peut transmettre l'école?"
Très bon. Internet est un merveilleux outil, c'est comme une encyclopadie universalis. L'humanité n'a jamais eu à sa disposition une telle source de donnée.
Maintenant, comme tout outil, il faut apprendre à s'en servir, surtout apprendre à faire le tri de toutes ces informations.
Donc pour l'école, l'utilisation d'internet doit, à mon sens, être accompagné d'un apprentissage sur l'analyse des données, sur la vérification des sources.

"Quelle est également la responsabilité des journalistes ?"
Le journaliste fait son travail mais est lui aussi soumis à la loi du marché.
J'ai envie de répondre un peu durement : pour qui se prennent les gens pour prendre pour argent comptant ce qu'on leur raconte ? Ont-il oublié qu'ils ont la capacité de penser par eux-même ?
Reste aussi la possibilité de compléter ce que l'on entend ou voit par le biais d'autres sources....mais ça demande un minimum d'effort.

"Et les établissement de culture scientifique (Muséum et autres), quel serait leur rôle dans tout ça?"
Une meilleur communication est la base pour un intéressement de la part du spectateur lambda.
La recherche fondamentale est quelque chose de fantastique mais j'ai souvent l'impression qu'on confond la recherche en elle-même et les applications qui en découlent.
Personnellement, je donnerais dix fois plus d'argent à la recherche fondamentale ( surtout pour des expériences comme le LHC. Mais les sciences de la terre sont de plus en plus présentes et c'est tant mieux, la recherche dans les nouvelles sources d'énergies....il y a encore tant de choses à faire et à découvrir )
Des émissions comme "C'est pas sorcier" ne sont pas assez courantes pour faire comprendre aux gens que les sciences peuvent être accessibles.

Re: A quoi sert la recherche fondamentale ?

Bonjour

Les aberrations mathématiques des scientifiques actuels les ont amenés à construire “Le Grand Collisionneur de Hadrons” “LHC”, qui disent-ils, “va enfin nous apporter la compréhension de l’univers”.
Ce “collisionneur” qui a coûté plus de huit milliards d’euros, n’est en fait qu’une énorme et monstrueuse machine à pulvériser les atomes et ces scientifiques, comme des gosses qui ne pourront jamais comprendre comment est fait le jouet qu’ils pulvérisent à grands coups de marteau, ne pourront jamais comprendre ce qu’est l’univers.
Le présent ouvrage qui lui, explique enfin ce qu’est réellement, concrètement l’univers et comment il fonctionne, vaut donc déjà plus de huit milliards d’euros :

www.liberes-des-mathematiques-savoir-enfin-ce-qu-est-l-univers.net

Bien cordialement Jean Vladimir Térémetz