Un tournant dans les relations diplomatiques #
Cependant, une atmosphère tumultueuse a ressurgi, une ombre du passé lorsque Niamey avait refusé la médiation d’Alger suite à un putsch.
Une nouvelle crise semble se profiler à l’horizon, cette fois-ci autour de la problématique des migrants clandestins. Un sujet épineux qui pourrait de nouveau enflammer les relations diplomatiques entre les deux nations africaines.
Une question de souveraineté #
Le nouveau pouvoir à Niamey a abrogé la loi de 2015 pénalisant le trafic illicite de migrants fin novembre. Une décision souverainiste qui a pour but de dynamiser l’économie des zones frontalières grâce aux migrations. Cependant, cette décision semble être mal perçue par Alger, qui voit une augmentation du risque migratoire, notamment lié à l’activité des réseaux de passeurs.
Le quotidien algérien El Watan a d’ailleurs souligné que « les autorités de transition nigériennes ne semblent plus réellement disposées à lutter contre l’immigration clandestine ». Une situation qui inquiète, sachant que ces réseaux sont parfois liés à des groupes terroristes qui tirent profit de ce « business » pour financer leurs activités criminelles.
Un risque migratoire grandissant #
Le sujet du risque migratoire est de plus en plus présent dans les médias algériens, publics ou privés. Les connexions entre passeurs, grand banditisme et terrorisme sont régulièrement évoquées, alimentant une peur grandissante de l’immigration clandestine.
Hassan Kacimi, chargé du dossier de l’immigration clandestine au ministère de l’Intérieur, a par exemple mis en garde contre « la montée en puissance de l’activité des réseaux criminels spécialisés dans le trafic illicite de migrants africains à travers les frontières algériennes ». Une situation qui aurait des « graves répercussions sur la sécurité nationale et géostratégique de l’Algérie ».
Des arguments semblables ont été utilisés par d’autres pays confrontés à une augmentation de l’immigration clandestine. Ainsi :
- Le président tunisien Kaïs Saïed a déjà déclaré que l’immigration clandestine visait à « changer la composition démographique de la Tunisie ».
- Des ONG internationales et tunisiennes ont dénoncé ce qu’elles ont qualifié de discours « raciste ».
- Éric Zemmour, un polémiste français, a également sonné l’alarme sur le « Grand Remplacement ».
La question migratoire semble donc être un enjeu majeur pour les pays africains, source de tensions et de craintes. La résolution de cette crise sera sans doute un défi majeur pour les relations diplomatiques entre Alger et Niamey.