La bataille juridique s’annonce pour le projet d’éolien offshore près de l’île d’Oléron : La nature va-t-elle survivre ?

Les paysages pittoresques et la biodiversité riche de l'île d'Oléron et de l'île de Ré pourraient subir une transformation drastique.

Un changement majeur pour l’île d’Oléron et l’île de Ré #

Le coupable ? Un projet d’éolien offshore, acté en juillet 2023. Face à cette menace, les autorités locales et les associations se sont unies pour lutter contre ce projet. Elles sont prêtes à engager une action en justice si le gouvernement insiste pour aller de l’avant.

Le maire de Saint-Pierre-d’Oléron, Christophe Sueur, et Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), ont exprimé leur vive opposition. Leur inquiétude concerne un projet situé à 40 km de l’île d’Oléron et à 45 km de l’île de Ré. Ce projet prévoit l’installation d’environ 80 aérogénérateurs répartis sur une zone de 120 km² et qui pourraient potentiellement produire 1 gigawatt (GW) d’électricité par an.

Un parc éolien offshore record #

Experts et scientifiques, comme le géographe Francis Beaucire, appellent à une évaluation précise de l’impact environnemental de ces parcs éoliens. Les inquiétudes ne se limitent pas à la proximité de ces installations. La profondeur prévue pour l’installation des turbines pourrait avoir des conséquences dévastatrices et irréversibles sur la biodiversité marine et la migration des oiseaux.

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Ces fondations envisagées entre 65 et 71 mètres sous l’eau feraient de ce parc le parc éolien offshore sur fondation fixe le plus profond au monde. Il est donc essentiel de bien évaluer les conséquences avant de franchir le pas.

Une lutte acharnée en perspective #

Les consortiums franco-internationaux, qui sont au nombre de 9, sont confrontés à des défis logistiques et environnementaux de taille. De plus, le coût de production de l’électricité, influencé par les contraintes techniques du projet et le contexte économique, pourrait être bien supérieur à celui des autres parcs français. Le doute plane donc sur la viabilité économique de ce projet.

Malgré ces obstacles, le gouvernement envisage un second parc éolien près de l’île d’Oléron pour atteindre son objectif de production de 45 GW d’électricité en mer d’ici à 2050. La commune de Saint-Pierre-d’Oléron a voté une motion défavorable au projet. Après deux recours gracieux et un recours déposé au Conseil d’État en janvier 2023, la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) envisage une action en justice pour contester l’arrêté interministériel de juillet 2022 autorisant la construction de l’éolien.

Voici une liste des acteurs principaux dans cette bataille :

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  • Le gouvernement français
  • La commune de Saint-Pierre-d’Oléron
  • La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO)
  • Les consortiums franco-internationaux chargés de réaliser le projet
  • Le géographe Francis Beaucire et d’autres scientifiques

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