Une course contre la montre pour les buralistes frontaliers #
Mounir Gouard, propriétaire du GCTabac à Lannemezan, observe avec résignation la préférence croissante de ses clients pour le tabac espagnol, nettement moins cher. La disparité de prix, exacerbée par les nouvelles régulations douanières, menace son activité et celle de ses pairs.
La suppression de la limite des 200 cigarettes semble ouvrir davantage les portes au marché parallèle. Avec des paquets français atteignant jusqu’à 13,20€, contre moins de la moitié en Espagne, les consommateurs n’hésitent plus à franchir la frontière pour s’approvisionner. Cette situation place les débitants de tabac frontaliers dans un dilemme inextricable, où la survie de leur commerce s’oppose à la liberté de choix des consommateurs.
Un impact déjà palpable sur les petites communes #
- Claudette, du bar-tabac de Laborde, voit ses commandes chuter dramatiquement.
- Régis Favilli, dernier buraliste d’Arreau, témoigne de la baisse considérable de sa clientèle suite aux augmentations de prix.
- Yannick, au Pic Lumière à Saint-Lary, s’inquiète de l’impact des nouvelles réglementations sur son activité, déjà affaiblie par la concurrence espagnole.
La modification des régulations douanières se ressent durement pour les commerces locaux comme celui de Claudette, qui constate une baisse drastique de ses ventes. Dans ces petites communes, où chaque buraliste joue un rôle central, la baisse d’activité menace non seulement les commerces eux-mêmes mais aussi la cohésion sociale des villages.
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Tandis que Régis Favilli souligne l’ironie de la situation, où les consommateurs, en quête de prix plus bas, contribuent indirectement aux économies étrangères au détriment de la leur, il met en lumière la dualité des choix auxquels sont confrontés les fumeurs les moins fortunés.
Quelles solutions pour un avenir durable ? #
Face à cette crise, des voix s’élèvent pour réclamer des mesures concrètes afin d’endiguer les pertes. La mise en place de contrôles douaniers plus stricts et un réajustement des politiques fiscales apparaissent comme des pistes de solution pour certains buralistes désabusés. Christine Trépeu, qui tient l’hôtel bar tabac PMU de Guchen, appelle à un retour des contrôles douaniers pour limiter le trafic, un sentiment partagé par bon nombre de ses collègues.
La situation actuelle illustre un problème plus large de fiscalité et de régulation du marché du tabac à l’échelle européenne. L’ensemble de la profession se trouve à un tournant décisif, confrontée à l’impérieuse nécessité de s’adapter à un environnement économique et réglementaire en rapide évolution. Les buralistes, tout en luttant pour la survie de leurs commerces, interrogent la pérennité d’un modèle face aux défis contemporains.