Les jeux de l'amitié en Russie : une initiative sportive ou un outil de guerre contre l'Occident ?

La perspective russe sur les jeux de l’amitié #

Une idée initiée par Vladimir Poutine, ces jeux visent à redéfinir le rôle de la Russie dans le monde du sport, notamment à la suite de son exclusion de plusieurs compétitions internationales en raison de la guerre en Ukraine.

Les Jeux de l’amitié ne sont pas simplement un événement sportif. Ils portent un message plus profond et symbolique, notamment en raison de trois éléments clés qui définissent ce projet.

Un défi à l’occident #

Créés en 1984 par l’URSS pour contrer le boycott soviétique des Jeux olympiques de Los Angeles, les Jeux de l’amitié sont une tradition qui révèle les tensions entre la Russie et l’Occident. Par ce mouvement, Poutine confirme sa rupture avec l’Occident et renforce son ambition géopolitique.

En outre, la relation conflictuelle avec le CIO est un autre facteur de tension. Depuis 2015 et le scandale du dopage d’État en Russie, le sport russe a été mis à mal. Aujourd’hui, la Russie cherche une porte de sortie, et ces jeux pourraient bien être la solution.

La réaction du CIO #

Face à cette situation, le CIO a appelé à la prudence. Il a exprimé sa préoccupation concernant ces Jeux alternatifs, soulignant que toute collaboration avec le régime russe irait à l’encontre de l’indépendance et de l’autonomie du sport.

Cependant, le CIO n’a pas le pouvoir d’interdire ces événements. Le sport n’appartient à personne et seul le label olympique est protégé. La Russie cherche donc à créer un nouveau modèle sportif, indépendant de l’Occident et libéré de ses structures historiques.

Jeux initialement créés pour contrer le boycott soviétique des JO de Los Angeles
Un moyen pour la Russie de rompre avec l’Occident
La réponse du CIO et les limites de son pouvoir

Le sport comme terrain de guerre #

Depuis 2015, le sport est devenu un champ de bataille pour la Russie pour diffuser son discours anti-Occident. Toutes les décisions prises contre la Russie dans le domaine du sport sont utilisées pour décrire le sport mondial comme un instrument de l’Occident, avec les États-Unis en tête.

Poutine a régulièrement appelé le CIO et d’autres à dépolitiser le sport, tout en l’utilisant lui-même comme un instrument de pouvoir. Selon le narratif russe, si le sport mondial est politisé par l’Occident, il est nécessaire de trouver une alternative.

Création d’un nouvel ordre non-occidental #

C’est ici que les Jeux de l’amitié entrent en jeu. Ils visent à créer un nouvel ordre non-occidental du sport. Pour atteindre cet objectif, le Kremlin a investi massivement dans ces jeux, avec un budget officiel de plus de 8 milliards de roubles.

Les autorités russes annoncent que 70 pays et 6 500 athlètes seront présents lors de cet événement. Cependant, il est probable que les pays occidentaux considérés comme des ennemis de la Russie ne soient pas invités.

Une illusion savamment orchestrée #

Il est important de noter que ces données peuvent être trompeuses. Il est probable que les Jeux de l’amitié soient utilisés comme un « village Potemkine » destiné à glorifier la Russie.

En fin de compte, ces contre-jeux doivent être vus comme un outil utilisé par le président russe pour étendre son influence et accélérer la désoccidentalisation du monde. Dans le contexte actuel, un certain nombre d’opportunités s’offrent à lui. Son objectif ? Désoccidentaliser pour mieux régner.