Le sort des seniors en emploi : le débat entre syndicats et patronat sur leurs conditions de travail

Les syndicats se sont une fois de plus confrontés aux patrons pour discuter de la question brûlante du maintien de l'emploi chez les seniors.

Les demandes syndicales sur la table du patronat #

La journée s’annonçait tendue, chaque partie espérant conclure un accord avant la fin de la journée. « Il est impératif de rendre les fins de carrières plus supportables », a martelé Michel Beaugas, négociateur FO, rappelant que tous les employés du pays ont dû travailler deux ans de plus.

Les syndicats n’ont pas mâché leurs mots, accusant le patronat de proposer des moyens multiples de licencier les seniors plus facilement. Sophie Binet, responsable de la CGT, a souligné cette préoccupation lors d’une interview matinale sur RTL.

Des reformations et des reconversions en question #

Une autre pomme de discorde concerne le sort des travailleurs qui, après une formation pour un nouveau métier, ne sont pas réaffectés en interne. À l’heure actuelle, si tel est le cas, le contrat de travail est considéré comme « mutuellement rompu », sans indemnités de départ. Les syndicats exigent le maintien du contrat de travail, explique Sandrine Mourey, négociatrice CGT. De plus, ils revendiquent un droit à la retraite progressive à partir de 60 ans, alors que ce dispositif n’est actuellement accessible que deux ans avant l’âge légal de départ, qui est progressivement augmenté à 64 ans.

À lire Comment choisir la coupe de cheveux parfaite pour femme ?

En ce qui concerne le parcours professionnel, les entretiens tout au long de la carrière et les reconversions professionnelles, Sandrine Mourey a souligné que « des reculs pour les salariés » sont déjà constatés, en particulier en ce qui concerne « le rythme des entretiens professionnels », qui sont maintenant plus espacés.

Un débat sur l’emploi et les conditions de travail des seniors #

Le projet d’accord propose une nouvelle idée : un « contrat de valorisation de l’expérience » pour les chômeurs âgés de 60 ans, ou 57 ans avec un accord de branche. Ce contrat peut être rompu par l’employeur dès que le salarié a atteint l’âge légal de la retraite, et le salarié peut partir avec une pension à taux plein. Les syndicats voient cependant un risque que les employés soient licenciés avant d’être réembauchés sous ce nouveau type de contrat, même si le salarié licencié ne peut pas être réembauché par le dernier employeur pendant six mois.

Malgré ces tensions, une avancée a été notée lundi : l’obligation de négocier sur l’emploi et les conditions de travail des seniors tous les trois ans dans les entreprises de plus de 300 salariés, et tous les quatre ans au niveau des branches. Cependant, Yvan Ricordeau, négociateur de la CFDT, a regretté qu’il n’y ait « aucune spécification de la négociation et rien sur les entreprises de moins de 300 salariés ».

Les points clés de ces pourparlers cruciaux sont :

À lire Découverte des alternatives à la farine traditionnelle : vers une cuisine sans gluten

  • Maintien du contrat de travail après une formation à un nouveau métier
  • Droit à la retraite progressive à partir de 60 ans
  • Intervalles plus courts entre les entretiens professionnels
  • Contrat de valorisation de l’expérience pour les chômeurs âgés
  • Négociation obligatoire sur l’emploi et les conditions de travail des seniors

La suite des négociations #

Si un accord est atteint, le gouvernement s’est engagé à intégrer ce texte dans la loi. L’objectif déclaré est d’augmenter le taux d’emploi des seniors, qui est plus bas en France que dans la plupart des pays européens. Après cette négociation, les syndicats signataires de la convention d’assurance chômage de novembre dernier (CFDT, FO et CFTC) et les trois organisations patronales doivent se retrouver à l’Unédic pour signer un avenant sur l’indemnisation des seniors. Cela vise à augmenter de deux ans les limites d’âge pour bénéficier d’une indemnisation plus longue.

Cependant, cette convention pourrait rapidement devenir obsolète. Gabriel Attal a déjà annoncé une nouvelle réforme de l’assurance chômage « en 2024 », malgré l’hostilité d’une partie de sa majorité et celle des syndicats. Les négociations continuent donc, avec l’espoir d’un avenir plus sûr pour les seniors sur le marché du travail.

Sciences et Démocratie est édité de façon indépendante. Soutenez la rédaction en nous ajoutant dans vos favoris sur Google Actualités :

Partagez votre avis