La complexité de l’emploi des seniors : comprendre les enjeux des récentes négociations

Les discussions entre les partenaires sociaux concernent des mesures destinées à améliorer l'emploi des seniors.

Le problème de l’emploi des seniors #

En France, seulement un tiers de la population âgée de 60 à 64 ans est en emploi. L’objectif est d’augmenter ce taux, en particulier depuis que l’âge de la retraite a été repoussé de deux ans.

Les syndicats cherchent à offrir des avantages à ceux qui sont maintenant obligés de travailler plus longtemps. Le gouvernement attend l’issue de ces négociations pour lancer sa nouvelle réforme de l’assurance chômage.

Qui est concerné par les négociations ? #

La négociation sur l’emploi et les conditions de travail des seniors sera ouverte tous les trois ans dans les entreprises de 300 salariés et plus, et tous les quatre ans dans les branches. Le seuil avait initialement été fixé aux entreprises de plus de 1 000 salariés, mais la CFDT souhaite qu’il soit abaissé à 50.

À lire Les risques de la conduite sous l’influence de stupéfiants

Cela est dû au fait que les entreprises de plus de 300 salariés représentent environ 3 % du total. Le projet d’accord initial faisait de l’emploi des seniors un sujet de dialogue social. Désormais, le sujet sera l’objet d’une négociation distincte.

Les points de contentieux #

Cinq chapitres sont en discussion: les parcours professionnels, les entretiens tout au long de la carrière, la reconversion, la prévention de l’usure au travail et la fin de carrière. Les syndicats reprochent au patronat de ne pas avoir suffisamment modifié le texte présenté lundi par rapport à une première version qui, selon eux, protège moins les seniors.

Par exemple, sur les parcours professionnels, les entretiens tout au long de la carrière et les reconversions professionnelles, on constate déjà des reculs pour les salariés, notamment sur le rythme des entretiens professionnels qui sont plus espacés qu’auparavant.

L’idée d’un CDI pour les seniors #

Le patronat propose un « contrat de valorisation de l’expérience » pour les chômeurs âgés de 60 ans, ou à partir de 57 ans en cas d’accord de branche. Cette proposition, initialement appelée « CDI seniors », est source de tension car elle pourrait permettre de rompre le contrat dès que le salarié peut partir à la retraite à taux plein.

À lire Voici les secrets pour maîtriser parfaitement votre nœud de cravate à chaque fois

De leur côté, les syndicats craignent que ce nouveau type de contrat ne soit utilisé pour licencier puis réembaucher des salariés, même si le salarié licencié ne peut pas être réembauché par le dernier employeur pendant six mois.

La reconversion, un sujet délicat #

Un autre point sensible pour les syndicats est la question de la reconversion. En effet, si le salarié n’est pas réaffecté en interne dans son entreprise d’origine après une formation à un nouveau métier, son contrat de travail est réputé « rompu d’un commun accord », sans indemnités de départ. Les syndicats demandent que le contrat de travail soit maintenu.

En outre, les syndicats demandent également un droit à la retraite progressive à partir de 60 ans, alors que ce dispositif n’est actuellement accessible que deux ans avant l’âge de départ légal, qui est progressivement relevé à 64 ans.

  • L’emploi des seniors est un enjeu majeur
  • Les négociations portent sur plusieurs points essentiels tels que le parcours professionnel, les entretiens de carrière, la reconversion, la prévention de l’usure au travail et la fin de carrière
  • Le patronat propose un « contrat de valorisation de l’expérience » pour les chômeurs âgés de 60 ans, ce qui est source de tension avec les syndicats
  • La question de la reconversion est un sujet délicat dans les négociations

Sciences et Démocratie est édité de façon indépendante. Soutenez la rédaction en nous ajoutant dans vos favoris sur Google Actualités :

Partagez votre avis