La tragédie de Shemseddine : une exploration du « crime d’honneur » #
Cette expression, dénuée de toute valeur juridique en France depuis 1791, a été employée pour décrire la situation. Shemseddine a été victime d’une attaque punitive en raison de conversations qu’il a eues avec la sœur de deux agresseurs sur des sujets liés à la sexualité.
L’origine de cette tragédie réside dans les messages qui ont été échangés entre Shemseddine, qui n’avait pas encore subi de pression de la part des frères de la fille, et cette dernière. Ces échanges ont déclenché une série d’événements qui ont conduit à l’agression mortelle de Shemseddine par les grands frères.
La virilité toxique et le contrôle sur le corps des femmes #
La chercheuse Johanna Dagorn, affiliée à l’université de Bordeaux, explique que le concept d’honneur est mal utilisé dans ce contexte. Pour elle, il s’agit plutôt d’une fierté mal placée. L’honneur, qui devrait normalement être associé à des aspects positifs, est ici dévoyé. Il est présenté du point de vue des hommes, avec pour enjeu principal le contrôle du corps des femmes.
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Ce contrôle s’exprime à travers la réputation et une mise en scène de la masculinité et de la virilité. Dans cette perspective, la « fille bien » est celle qui ne parle pas de sexualité et ne communique pas avec d’autres garçons. Selon Johanna Dagorn, il s’agit là de stéréotypes de sexe et de genre fortement ancrés.
La nécessité d’éviter la stigmatisation #
La chercheuse insiste sur l’importance de ne pas stigmatiser la jeunesse des quartiers prioritaires. Les stéréotypes de genre sont présents partout, y compris dans des villes comme Versailles. Cependant, dans les quartiers prioritaires, la question de ne pas perdre la face est d’une importance capitale. Ces jeunes sont souvent discriminés et subissent des contrôles au faciès, ce qui peut aggraver les tensions.
Malgré ces défis, Johanna Dagorn souligne que des progrès sont en cours. Les mentalités évoluent positivement, avec de plus en plus de garçons et de filles qui prennent part à la conversation sur ces questions.
Points clés :
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- Shemseddine, 15 ans, a été tué dans ce qui a été décrit comme un « crime d’honneur ».
- La chercheuse Johanna Dagorn met en évidence le rôle du contrôle sur le corps des femmes et de la virilité toxique dans ce contexte.
- Elle plaide pour une évolution des mentalités et exhorte à ne pas stigmatiser la jeunesse des quartiers prioritaires.
