Négociations autour de l’emploi senior : échec majeur des partenaires sociaux, qui ouvre la voie à l’intervention gouvernementale

Après plus de trois mois de négociations et d'innombrables heures de discussions, les partenaires sociaux ont conclu leurs débats sur les parcours professionnels et l'emploi des seniors par un désaccord presque total.

Une négociation longue et infructueuse #

Les espoirs étaient élevés, les attentes nombreuses, mais la réalité s’est avérée décevante.

Malgré les réserves des délégations syndicales, qui doivent encore consulter leurs instances respectives, les retours négatifs à la fin du dernier round ne laissent guère de place à l’optimisme. Cette situation marque un coup dur pour le dialogue social interprofessionnel et pave la voie à une prise de contrôle gouvernementale.

Une série de thèmes sans résolution #

La négociation a abordé une multitude de sujets, allant des carrières et du vieillissement professionnel aux conditions de travail, aux reconversions et à l’emploi des seniors. L’idée d’un Compte épargne temps universel (Cetu), promis par le président Macron en 2022, a également été discutée. Tous ces thèmes avaient été établis il y a un an, une fois la réforme des retraites promulguée.

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Cependant, les syndicats, qui espéraient inverser la tendance des 64 ans, ont été amèrement déçus. Le chef de file de FO, Michel Beaugas, a exprimé mardi dernier sa frustration en déclarant que « les salariés de ce pays ont tous pris deux ans ferme ! Il faut aménager les fins de carrière pour que ce soit supportable ».

  • Carrières
  • Usure professionnelle
  • Conditions de travail
  • Reconversions
  • Emploi des seniors
  • Compte épargne temps universel (Cetu)

Les réactions face à l’échec #

Malgré quelques avancées en fin de négociation, le bilan est jugé maigre par Yvan Ricordeau pour la CFTD qui souligne également « un moment difficile pour le dialogue social ». Jean-François Foucard pour la CFE-CGC a exprimé son mécontentement en affirmant qu’il proposerait à ses instances de ne pas signer cet accord.

Le seul représentant patronal à avoir pris la parole, Hervé Mongon pour le Medef, a au contraire salué le « travail extrêmement intensif » de ces derniers mois, et les « pistes innovantes » proposées. Il a déclaré : « Tous les chapitres ont été abordés et nous avons essayé de répondre jusqu’au bout aux enjeux… En cas d’échec de la négociation, il appartient au gouvernement de prendre ses responsabilités ».

Quel avenir pour l’emploi des seniors ? #

En dépit de cet échec, le combat pour une meilleure prise en compte de l’emploi des seniors n’est pas terminé. Syndicats et patronat ont l’intention de faire entendre leurs revendications dans le cadre du projet de loi Travail II que l’exécutif prévoit de déposer à l’automne.

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Cependant, cet échec pourrait avoir des conséquences plus larges, menaçant notamment la convention d’assurance-chômage conclue en novembre. Un revers qui pourrait bien profiter au Ministre du Travail, Gabriel Attal, qui n’aura pas à attendre pour pousser la nouvelle réforme de l’indemnisation des demandeurs d’emploi qu’il souhaite mettre en place.

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