Un déficit public en hausse #
Une augmentation du déficit à 5% ou plus est attendue pour cette année, ce qui nécessitera beaucoup d’efforts pour revenir dans les clous imposés par Bruxelles, à savoir 3% du PIB, en 2027.
Le déficit public, qui est le solde des déficits et excédents de l’Etat, de la Sécurité sociale et des collectivités locales, devrait atteindre 5% voire 5,1% du PIB pour 2024 dans le nouveau programme de Stabilité de Bercy. C’est bien plus que les 4,4% espérés.
Des efforts de redressement nécessaires #
Le déficit avait déjà connu une dérive importante en 2023, atteignant 5,5% au lieu des 4,9% prévus, principalement du fait de recettes moindres qu’attendu. Face à cette situation préoccupante, le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, avait annoncé en février une série de mesures pour tenter de rétablir l’équilibre budgétaire.
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Il avait notamment évoqué dix milliards d’euros d’économies sur le budget de l’Etat pour cette année, une mesure qui représentait le maximum qui pouvait être taillé par décret, sans avoir à passer par une loi de finances rectificative au Parlement.
- Prévisions de déficit public pour 2024 : 5% du PIB
- Objectif de déficit imposé par Bruxelles : 3% du PIB pour 2027
- Mesures annoncées par Bruno Le Maire : 10 milliards d’euros d’économies
Des tensions au sein du gouvernement #
Selon certaines sources, M. Le Maire aurait fait passer à plusieurs parlementaires ce week-end un message en vue de la mise en place d’une loi de finances rectificative. Cependant, cette initiative aurait fortement mécontenté le Président de la République, Emmanuel Macron et le Premier ministre, Gabriel Attal, qui ne partagent pas cette vision.
En effet, faute de pouvoir prendre des mesures d’économies plus drastiques que les 10 milliards déjà annoncés, il est logique que le déficit se résorbe très peu cette année, d’autant plus que la croissance n’est attendue qu’à 1%. Pour 2025, le gouvernement a déjà annoncé 20 milliards d’économies sur l’ensemble des trois postes (Etat, Sécu, collectivités).
Pas d’augmentation des impôts à l’horizon #
Les collectivités semblent réticentes à l’idée de faire plus d’économies, et ont fait savoir à M. Le Maire lors d’une réunion à Bercy qu’elles avaient déjà « largement donné ». Par ailleurs, il n’est pas question d’augmenter les impôts pour combler le trou, comme l’ont répété Gabriel Attal et Bruno Le Maire lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.
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Le Premier ministre a ainsi déclaré : « Il n’y aura pas d’augmentation d’impôt sur les Français, la ficelle est un peu grosse à vouloir faire croire l’inverse ». De son côté, M. Le Maire a affirmé : « Nous ne voulons pas augmenter les impôts des Français, pas pour +faire des cadeaux aux riches+ mais parce que la stabilité fiscale permet aux entreprises d’investir, de créer des emplois, de relancer la puissance économique française ».
Des perspectives de croissance optimistes #
Pour réduire le ratio du déficit public, le gouvernement n’a plus qu’à espérer que le PIB augmente fortement dans les prochaines années. Bercy prévoit pour l’instant une croissance à 1,7% pour 2025 et 2026, et 1,8% en 2027. La semaine dernière, Bruno Le Maire a prédit devant des entrepreneurs « un vrai élan économique puissant en 2025 et 2026 », laissant entrevoir une révision à la hausse de ces perspectives de croissance dans le nouveau programme de Stabilité.
Les principales hypothèses de ce programme, qui sera présenté en conseil des ministres le 17 avril et débattu au Parlement les 29 et 30 avril, seront dévoilées mercredi prochain.