Stanislas Guerini envisage une réforme controversée : le licenciement dans la fonction publique pour sortir des années 80

Stanislas Guerini, le ministre de la Fonction publique, a dévoilé le mardi 9 avril son projet de réforme controversé de la fonction publique.

Une réforme inquiétante pour les syndicats #

La mesure la plus inquiétante pour les syndicats est la proposition de lever le « tabou » des licenciements au sein de la fonction publique.

La réaction des syndicats ne s’est pas fait attendre. Ils ont exprimé leur mécontentement face à la proposition d’élargir l’éventail de sanctions en cas « d’insuffisance professionnelle ». Cette proposition a suscité de nombreuses inquiétudes parmi les fonctionnaires.

Les fonctionnaires sont-ils propriétaires de leur emploi? #

Le ministre a insisté sur le fait que bien qu’un fonctionnaire soit « titulaire de son grade », cela ne signifie pas qu’il est « propriétaire de son emploi ». Il a réitéré que le statut de la fonction publique garantit l’emploi, mais n’implique pas qu’il ne peut pas y avoir de conséquences pour un travail mal fait.

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Il a également critiqué l’application actuelle du licenciement pour faute professionnelle, qu’il juge « très peu et mal appliquée », notant que seulement 13 licenciements ont été prononcés en 2023, pour plus de 2 millions d’agents.

La réforme vise à moderniser la fonction publique #

Le ministre a exprimé son désir de moderniser la fonction publique, qu’il considère bloquée dans les années 80. Il a souligné que la réforme ne vise pas à rendre la fonction publique moins confortable, mais à offrir plus de mobilité aux agents publics.

Il a également insisté sur le fait que la réforme ne signifie pas la fin du statut de la fonction publique. Au contraire, il s’agit de le faire évoluer et de le moderniser.

Les syndicats restent sceptiques #

Les syndicats, non demandeurs de cette loi, ont critiqué ce projet qu’ils considèrent comme « dogmatique » et qui ne répond pas à leurs préoccupations. Ils regrettent également que la préparation de la prochaine réforme se fasse sous la forme d’une simple concertation, plutôt que d’une négociation qui leur aurait donné plus de voix.

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La FGF-FO, deuxième syndicat de fonctionnaires, a refusé de participer à la réunion de mardi. Son secrétaire général, Christian Grolier, a dénoncé « un ministère qui ne veut pas négocier mais imposer son projet ». L’Unsa-FP a quant à elle souligné que les priorités pour les agents publics sont leur pouvoir d’achat et leurs conditions de travail.

En dépit des controverses, la réforme est envisagée pour les raisons suivantes :

  • Moderniser la fonction publique
  • Faire évoluer le statut de la fonction publique
  • Offrir plus de mobilité aux agents publics

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