La Suisse condamnée pour inaction climatique : un tournant décisif dans la lutte pour l’avenir de notre planète

Dans un mouvement sans précédent, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné la Suisse pour son inaction en matière de changement climatique.

Un verdict historique #

Cette décision marque un jalon dans l’histoire de la lutte contre le changement climatique et ouvre la voie à des poursuites similaires dans les 46 États membres du Conseil de l’Europe.

Anne Mahrer, militante écologiste suisse, a exprimé sa satisfaction face à cette décision, soulignant l’importance de la mise en œuvre de cette décision par la Suisse. Parallèlement, Greta Thunberg, la célèbre militante suédoise pour le climat, a rappelé que c’est « seulement le début » de la responsabilisation des gouvernements face à la crise climatique.

Un précédent pour la responsabilité des États #

La CEDH n’avait jamais auparavant rendu de décision sur la responsabilité des États en matière de changement climatique. La décision a donc été très attendue, d’autant plus que le mois de mars a établi un nouveau record mondial de chaleur. La présidente de la CEDH, l’Irlandaise Siofra O’Leary, a émis trois conclusions différentes sur trois affaires distinctes liées à cette question.

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Outre la condamnation de la Suisse, deux autres requêtes ont été rejetées, dont celle d’un ancien maire écologiste d’une commune littorale du Nord de la France et celle de jeunes Portugais attaquant 32 États. Néanmoins, la plainte de l’association des « Aînées pour la protection du climat », qui dénonçait les « manquements des autorités suisses pour atténuer les effets du changement climatique », a été jugée recevable.

Les implications de la décision #

La Suisse est désormais légalement tenue de mettre en œuvre cette décision, comme l’a souligné l’avocat de Berne, Alain Chablais. Cependant, le parti politique suisse, l’UDC, a jugé cette décision « inacceptable » et a demandé que la Suisse quitte le Conseil de l’Europe.

La CEDH a déterminé qu’il y avait eu violation de l’article 8 (droit au respect de la vie privée et familiale) et de l’article 6 (accès à un tribunal). Par conséquent, les États ont l’obligation de protéger leurs citoyens contre les effets néfastes du changement climatique sur la vie, la santé, le bien-être et la qualité de vie.

Voici une liste de quelques-uns des points clés de cette décision:

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  • La condamnation d’un État pour son inaction face au changement climatique
  • La responsabilisation des États en matière de protection du climat
  • La reconnaissance des droits de l’homme en lien avec le changement climatique
  • Une avancée pour la justice climatique

Une victoire pour tous #

Malgré le rejet de certaines requêtes, y compris celle de jeunes Portugais contre 32 États, la décision en faveur des « Aînées pour la protection du climat » est perçue comme une victoire pour tous. Selon Sofia Oliveira, « le plus important, c’est que la Cour a considéré que les États doivent réduire davantage leurs émissions pour défendre les droits de l’homme ».

Alors que les températures continuent de grimper, atteignant des niveaux record, cette décision est un rappel que les États ont l’obligation de limiter le réchauffement de la planète à 2 degrés, voire 1,5 degré si possible, comme l’indique l’Accord de Paris de 2015.

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