Des « citoyens souverains » en France : une mouvance contestataire défiant l’autorité et la loi

Le terme "citoyens souverains" fait référence à des individus qui, en refusant de se soumettre aux lois de l'État, se considèrent comme des entités autonomes.

Comprendre le phénomène des « citoyens souverains » #

Cette notion, qui a vu le jour aux États-Unis dans les années 1970, a depuis traversé l’Atlantique pour s’implanter en France. L’incident le plus notable à ce jour a eu lieu début avril, lorsqu’un homme a été arrêté pour refus de se soumettre à un contrôle de police. Selon lui, les lois françaises ne s’appliquaient pas à lui.

Les adeptes de cette mouvance contestent la légitimité de l’État français en tant qu’entité publique. Ils estiment que l’État est une entreprise de droit privé, créée en 1947, avec laquelle ils refusent de contracter. Par conséquent, ils se sentent libres de ne pas respecter les lois françaises, ce qui leur permet d’échapper à des obligations telles que le paiement des impôts et des amendes.

Les « citoyens souverains » et la loi #

Le refus des « citoyens souverains » de se soumettre aux lois est parfois exprimé de manière spectaculaire. Par exemple, une vidéo devenue virale montre un homme et sa compagne qui, lors d’un contrôle routier, affirment qu’ils ne « contractent pas » avec l’État et qu’ils ne font pas partie de « l’entreprise ‘République française présidence' ». L’homme a été jugé pour refus de se soumettre aux vérifications du véhicule et du conducteur, ainsi que pour contrôle de l’alcoolémie, usage de stupéfiants et défaut d’assurance.

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Cependant, le défi lancé à l’État par ces « citoyens souverains » n’est pas sans conséquence. En 2010, aux États-Unis, des adeptes de cette mouvance ont tué deux policiers lors d’un contrôle routier. Le mouvement est également associé à des actions violentes en France, comme l’enlèvement d’une fillette de huit ans en 2021 par un homme qui appelait « au renversement du gouvernement ».

La mouvance des « citoyens souverains » en ligne #

Internet joue un rôle crucial dans la propagation du mouvement des « citoyens souverains ». Sur Facebook, plusieurs groupes dédiés à cette idéologie comptent des milliers de membres. Ces plateformes sont utilisées non seulement par des activistes, mais aussi par des curieux et des opportunistes qui cherchent à se soustraire à certaines obligations légales ou financières.

Depuis mars, plusieurs adeptes ont lancé une campagne visant à déposer des plaintes dans tous les tribunaux français. Les cibles de ces plaintes sont les responsables politiques et d’autres figures d’autorité, accusés notamment de « faux et escroquerie ». Cependant, le syndicat à l’origine de ces actions n’a fourni aucune preuve de ces dépôts de plainte.

Cette mouvance est également marquée par différentes figures et organisations, dont :

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  • Le « Conseil national de transition (CNT) » qui défend l’idée que « les lois ne sont pas légitimes » et qui avait appelé à une marche pacifique sur l’Elysée le 14 juillet pour renverser le gouvernement.
  • La communauté « One Nation », co-fondée par Alice Pazalmar, qui appelait à « refuser toute autorité illégitime ».

Il est essentiel de surveiller de près ce mouvement, car bien que marginal, il pose des défis importants à l’ordre public et à la cohésion de la société.

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