Le spectre de l’infâme « main de Vata »
Pour l’Olympique de Marseille, c’est le spectre de la « main de Vata » qui continue de planer, plus de trois décennies après l’incident. Un quart de finale en Ligue Europa avec le Benfica Lisbonne ravive les souvenirs douloureux de cette action controversée.
Il y a 34 ans, le titre du quotidien régional « Le Provençal » donnait le ton : « La main du Diable ». L’élimination de l’OM face au Benfica en demi-finale retour de la Coupe d’Europe des clubs champions sur un but marqué par la main de Vata, a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire du club.
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Une trahison ressentie par les fans
Cette action de l’attaquant angolais du Benfica est devenue aussi célèbre et discutée que « la main de Dieu » de Maradona lors de la Coupe du Monde de 1986. Se tenant à la porte de la finale de la Coupe d’Europe, l’OM a vu ses espoirs s’envoler après le but marqué par Vata à la 83e minute devant 120 000 personnes au Stade de la Luz.
Bruno Germain, milieu de terrain titulaire ce soir-là, se souvient encore de l’incident. « Je n’ai pas le temps de me retourner pour voir ce que fait Vata, je vois juste le ballon dans les filets, puis tout le monde qui crie, qui râle. Voilà, on finit comme des cons… »
Des images qui parlent d’elles-mêmes
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Même si les images de l’époque étaient de mauvaise qualité, elles ne laissent que peu de place au doute. Sur un corner frappé par Valdo, le ballon est dévié puis arrive sur Vata, marqué par Eric Di Meco. L’attaquant de Benfica tend le bras et le ballon finit dans les filets de Jean Castaneda.
Malgré l’indignation et les protestations, l’arbitre belge Marcel Van Langenhove a validé le but, éliminant de fait l’OM. « La trajectoire change et ça ne peut être dévié que par sa main. Après, il y a le désespoir, l’impuissance qui nous font réagir et crier sur l’arbitre. Mais on sait que c’est terminé, » confie Jean Castaneda.
Les conséquences de cet événement ont été profondément ressenties par l’OM. Des sentiments de colère, de haine et de frustration ont envahi le club, avec le sentiment d’avoir été volés. « On aurait dû faire deux finales d’affilée avec celle de Bari l’année d’après, » partage Bruno Germain.
- Un sentiment de trahison persistant
- La frustration d’une opportunité manquée
- La controverse autour de l’arbitrage
Après le match, Bernard Tapie, le président de l’OM à l’époque, avait déclaré avoir tiré des leçons de cet incident. « Sur le plan du recrutement et la manière de manager un club, je pense que j’avais su faire. Manager l’environnement d’une Coupe d’Europe, je n’avais pas compris. Je vous promets que j’ai compris, ça ne se reproduira plus jamais, » avait-il déclaré.
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Mais le principal intéressé, Vata, âgé maintenant de 63 ans et vivant en Australie, continue de nier avoir commis une faute. « L’arbitre n’a jamais dit que c’était une main et moi aussi je dis que ce n’était pas avec la main, mais avec l’épaule, » a-t-il affirmé récemment. « Si ça avait été avec la main, pourquoi je mentirais ? »