Une initiative inédite de l’église catholique #
Cette initiative a été annoncée le 10 avril, en marge de la présentation d’un projet de loi sur la fin de vie en Conseil des ministres. L’Église a qualifié cette question de « majeure ».
Témoin de l’importance que l’Église attribue à cette question, le porte-parolat est composé de quatre évêques, tous particulièrement investis dans cette cause. Il s’agit d’une question « infiniment grave et complexe », selon les termes de la Conférence des évêques de France (CEF).
Qui sont les nouveaux porte-paroles ? #
Les nouveaux porte-paroles de l’Église sur la question délicate de la fin de vie sont des figures respectées au sein de l’institution : Pierre-Antoine Bozo (évêque de Limoges), Matthieu Rougé (Nanterre), Emmanuel Gobilliard (Digne, Riez et Sisteron) et l’archevêque de Tours, Vincent Jordy. En plus de ce porte-parolat, la CEF a mis en place un pôle dédié aux affaires institutionnelles.
Leur mission ? Porter la voix de l’Église dans le débat public sur la fin de vie, une question qui suscite de nombreuses interrogations et inquiétudes, tant dans la société que parmi les fidèles.
Les enjeux du débat sur la fin de vie #
Mgr Gobilliard, l’un des porte-paroles, a exprimé l’inquiétude de l’Église face à la peur ressentie par de nombreuses personnes âgées de devenir un fardeau pour leurs proches. Selon lui, cette peur peut conduire à envisager la fin de vie assistée comme une solution. Toutefois, il est convaincu que l’attention personnelle et spirituelle peut dissiper la demande d’euthanasie.
La CEF s’est dite préoccupée par le projet de loi qui pourrait, pour la première fois en France, ouvrir la voie à une possible légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie, qu’elle qualifie de « mort provoquée ».
La liste suivante présente les conditions strictes pour le suicide assisté, selon le projet de loi :
- Réservé aux patients majeurs, nés en France ou résidant de longue date dans le pays
- Le patient doit être en mesure d’exprimer clairement sa volonté
- Les maladies psychiatriques sont exclues
- Le patient doit ressentir des souffrances intolérables et impossibles à traiter
- Le pronostic vital doit être engagé, à court ou moyen terme
Le défi est maintenant pour ces porte-paroles de porter la voix de l’Église dans ce débat complexe et sensible, tout en prenant en compte les réalités et les souffrances des personnes concernées.