L’avenir de l’énergie renouvelable : le photovoltaïque gagne du terrain dans les zones rurales

Les terres agricoles s'ouvrent au monde de l'énergie renouvelable, avec la mise en place d'un décret favorisant le développement de l'agrivoltaïsme.

Le photovoltaïque s’invite dans les terres agricoles #

Après plus d’un an de débats, ce décret, adopté dans la loi d’accélération des énergies renouvelables en février 2023, a été officialisé le mardi 9 avril.

La mise en œuvre n’a pas été sans défis. Il a fallu satisfaire à la fois les fournisseurs d’énergie et les agriculteurs, qui restent divisés sur la question. Tous les aspects du texte ont été soigneusement analysés et un ensemble de sanctions ont été prévues pour les violations, allant jusqu’au démantèlement de l’installation et la restauration de la parcelle.

Un équilibre entre souveraineté alimentaire et énergétique #

Le gouvernement a pour objectif d’accélérer le déploiement du photovoltaïque, passant de 20 GW installés aujourd’hui à 100 GW en 2035, sans compromettre la souveraineté alimentaire. C’est un sujet délicat, notamment après le récent mouvement de protestation des agriculteurs en février.

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Les initiatives photovoltaïques doivent bénéficier à l’agriculture, sinon elles ne seront pas acceptées. Les projets devront être approuvés par les commissions départementales de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers (CDPENAF), qui rassemblent des représentants de l’administration, des collectivités et du milieu agricole.

Des critères stricts pour le développement de l’agrivoltaïsme #

Les projets d’agrivoltaïsme devront répondre à au moins un de ces quatre critères : l’amélioration du potentiel agronomique, l’adaptation au changement climatique, la protection contre les aléas (gel, grêle, etc.) et l’amélioration du bien-être animal. De plus, la surface couverte par les panneaux solaires ne devra pas dépasser 40 % de la surface cadastrale de la parcelle et la surface cultivable ne devra pas être réduite de plus de 10 %.

Malgré ces exigences, un afflux massif de projets est attendu dans les mois à venir. Cependant, toutes les exploitations et tous les types de cultures ne sont pas adaptés à l’agrivoltaïsme. Certaines productions nécessitent des retours d’expérience et l’évolution des technologies.

Des préoccupations quant à l’impact sur les zones rurales #

Certaines voix s’élèvent contre ce qu’ils appellent le « développement sauvage de l’agrivoltaïsme », craignant qu’il ne menace les filières agricoles et agroalimentaires. La Confédération paysanne, en particulier, a critiqué le concept comme étant une « fumisterie », avec l’installation de « tonnes de métal » sur des terres dédiées à l’alimentation.

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Le partage des revenus entre le propriétaire du terrain, l’exploitant agricole et le développeur photovoltaïque reste une question délicate. Un hectare de panneaux devrait rapporter en moyenne entre 1 500 et 3 000 € par an.

Les principaux points du nouveau décret sur l’agrivoltaïsme sont :

  • Adoption en février 2023
  • Exigences strictes pour les projets
  • Préoccupations sur l’impact sur les zones rurales
  • Questions sur le partage des revenus

Un observatoire pour surveiller l’impact sur la nature #

Un décret a également été publié pour la création d’un « observatoire des énergies renouvelables et de la biodiversité ». C’est une réponse à l’appel de l’association France Nature Environnement, qui estime nécessaire de prendre en compte les impacts sur les écosystèmes « pour opérer une transition écologique et énergétique véritablement vertueuse ».

L’Office français de la biodiversité et l’Agence de la transition écologique (Ademe) ont désormais la charge de faire « la synthèse des connaissances disponibles ». Cela permettra une meilleure compréhension de l’impact de l’éolien et du solaire sur la nature.

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