Un compromis historique pour la politique migratoire européenne #
Les députés européens ont voté en faveur d’une réforme majeure de la politique migratoire européenne. Ce changement, le résultat d’un compromis difficilement atteint, vise à renforcer les contrôles des arrivées aux frontières de l’Union européenne. Parallèlement, il prévoit la mise en place d’un système de solidarité entre les États membres.
Ce « Pacte sur la migration et l’asile », qui comprend dix règlements et trois recommandations, a été proposé par la Commission européenne en septembre 2020. Le vote en sa faveur témoigne de la gravité du sujet de la migration, qui suscite des tensions et des divisions parmi les Vingt-Sept depuis des années.
Une réaction partagée à travers l’Europe #
Alors que ce texte trouve un soutien général parmi les trois principales familles politiques européennes – le PPE (droite), les Socialistes et Démocrates et Renew Europe, il rencontre une opposition forte de la part de l’extrême droite, des Verts, de la gauche radicale et de certains socialistes. Les protestations contre cette réforme ont même interrompu brièvement la session plénière à Bruxelles.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a salué cette adoption dans un message, la qualifiant de « pas historique indispensable ». Selon lui, cette réforme « permet la solidarité entre les États européens. Elle limite la migration irrégulière et soulage enfin les pays qui sont particulièrement touchés ».
Prochaines étapes et perspectives #
Après un accord politique obtenu en décembre, cette réforme doit désormais être formellement validée par les États membres, probablement à la fin du mois. Les négociateurs espèrent une adoption finale avant les élections européennes de juin. Mais la mise en œuvre complète de cette réforme n’est attendue que pour 2026.
Parallèlement à cette réforme, l’Union européenne cherche à multiplier les accords avec les pays d’origine et de transit des exilés, comme la Tunisie, la Mauritanie et l’Egypte, pour tenter de réduire le nombre d’arrivées à ses frontières. Cette démarche est d’autant plus urgente que le continent fait face à une hausse des demandes d’asile, qui ont atteint 1,14 million en 2023, leur plus haut niveau depuis 2016, selon l’Agence européenne pour l’asile.
Voici quelques points clés de ce pacte :
- Renforcement des contrôles aux frontières de l’UE
- Mise en place d’un système de solidarité entre les États membres
- Limitation de la migration irrégulière
- Relief pour les pays particulièrement touchés par l’arrivée de migrants