Le combat pour la fin des violences en gynécologie et obstétrique prend de l’ampleur: l’espoir renaît-il?

Les violences en gynécologie et obstétrique, une réalité souvent passée sous silence, se sont révélées au grand jour ces dix dernières années grâce à l'effort concerté de patientes courageuses et d'associations engagées.

Le combat contre un tabou sociétal #

En dépit de la résistance de certains professionnels de la santé, ce combat pour la dignité et le respect des femmes dans le domaine de la santé a gagné en visibilité et en soutien.

La fondatrice du collectif Stop aux violences obstétricales et gynécologiques France, Sonia Bisch, victime elle-même, a participé activement à ce mouvement de prise de conscience collective. Le collectif a accompagné les femmes dans leurs démarches de dénonciation de praticiens, parfois renommés.

Le poids des témoignages #

Depuis 2021, le collectif a diffusé des témoignages anonymes, indiquant les lieux et les dates, pour briser le déni entourant ces violences. Les témoignages reçus, plus de 200 chaque mois, ont aidé de nombreuses femmes à réaliser qu’elles avaient été victimes de violences, comme Maïlys, une jeune étudiante qui a compris qu’elle avait été victime de viol lorsqu’une gynécologue a refusé d’arrêter une échographie endovaginale à sa demande.

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Des milliers de femmes ont témoigné de leurs expériences traumatisantes, comme Marie, qui se souvient de la douleur intense d’une césarienne mal anesthésiée et des paroles méprisantes de son médecin. Ces témoignages ont contribué à la prise de conscience de l’ampleur et du caractère systémique de ces violences.

Le défi de la reconnaissance #

Malgré la visibilité croissante de ces violences, leur reconnaissance par la profession médicale reste difficile. Un exemple frappant est celui d’un gynécologue près de Tours qui a demandé à ses patientes de signer un formulaire de consentement à tous les examens, sous peine d’annulation des rendez-vous.

De plus, comme le souligne Sonia Bisch, la parole des patientes et des associations n’est pas suffisamment prise en compte par les soignants. Cependant, face à ces obstacles, les patientes et les associations continuent de se battre pour une reconnaissance légale de ces violences.

  • Les femmes se soutiennent mutuellement, partageant des conseils et des recommandations de médecins sensibilisés à ces problématiques.
  • Elles ont également recours à des recours juridiques pour faire valoir leurs droits.
  • Deux propositions de loi ont été déposées en 2023 pour inscrire ces violences dans la loi, une initiative directement impulsée par les collectifs de victimes.

Malgré les défis, le combat pour mettre fin aux violences en gynécologie et obstétrique continue. Les femmes victimes de ces violences, soutenues par des associations engagées, ne cessent de lutter pour la reconnaissance de leurs droits et pour l’amélioration des pratiques médicales.

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