Le vote controversé du parlement européen #
Cette décision, prise lors d’une session à Bruxelles, est le fruit d’un compromis difficile sur une question qui a nourri les tensions et les divisions au sein des Vingt-Sept pendant de nombreuses années.
La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a qualifié ce moment d’historique tandis que la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, a salué une « grande réussite ». Cependant, cette réforme n’a pas fait l’unanimité. Elle a rencontré une opposition notable, notamment de l’extrême droite, des Verts, de la gauche radicale et de certains socialistes.
Détails marquants du pacte #
Le pacte prévoit un « filtrage » obligatoire des migrants arrivant aux frontières de l’UE. Pour ceux qui sont moins susceptibles d’obtenir l’asile, ils seront retenus dans des centres à la frontière le temps que leur demande soit examinée. L’objectif affiché est d’accélérer le retour des déboutés.
Ce point a suscité une vive opposition de 161 organisations de défense des droits humains qui ont appelé les eurodéputés à rejeter le texte. Elles s’inquiètent notamment des « détentions de familles avec enfants » et d’une possible « criminalisation » des exilés.
Les implications de la solidarité obligatoire #
Dans un souci de soutien aux pays accueillant un grand nombre d’exilés, comme l’Italie, la Grèce ou l’Espagne, le pacte prévoit un système de solidarité obligatoire. Les autres États membres doivent contribuer en prenant en charge des demandeurs d’asile ou en fournissant une contribution, financière ou matérielle, au profit du pays sous pression migratoire.
Cette proposition a été vivement critiquée par l’extrême droite. L’eurodéputé français Jordan Bardella a accusé l’Europe d’avoir choisi « la voie de la faiblesse et de l’appel d’air ».
Voici quelques éléments clés du « Pacte sur la migration et l’asile » :
- Un « filtrage » obligatoire des migrants à la frontière
- La détention des candidats les moins susceptibles d’obtenir l’asile pendant l’examen de leur demande
- Un système de solidarité obligatoire entre les États membres
La réforme doit désormais être validée par les États membres, avec l’espoir d’une adoption finale avant les élections européennes de juin. Quelle que soit l’issue, il est certain que le débat sur la politique migratoire européenne est loin d’être terminé.