La tragédie de Chibok : une décennie de lutte contre l’oubli #
Depuis lors, chaque bruit au seuil de sa porte fait naître en elle l’espoir du retour de sa fille. Margaret, alors âgée de 19 ans, faisait partie des 276 étudiantes arrachées à leur vie le 14 avril 2014 dans la ville rurale de Chibok, au nord-est du Nigeria. Aujourd’hui, une centaine d’entre elles sont toujours portées disparues.
Depuis cette nuit funeste, le monde s’est ému et « Bring back our girls » (« Ramenez-nous nos filles ») a résonné dans les rues et sur les réseaux sociaux. Malheureusement, une décennie plus tard, malgré les protestations internationales et les promesses des autorités nigérianes, la sécurité n’est toujours pas revenue dans cette région du Nigeria.
La menace de Boko Haram : un quotidien insoutenable #
La région de Chibok vit toujours dans la terreur des attaques et des enlèvements. Les traces de la violence sont encore visibles dans l’école où les 276 filles ont été enlevées. Les ruines carbonisées des anciens dortoirs, incendiés par Boko Haram, restent là comme un rappel cruel de la nuit où les filles de Chibok ont été arrachées à leur vie.
Plus de 1.680 élèves ont été kidnappés dans des écoles nigérianes entre 2014 et 2022, selon l’ONG Save the Children. Des attaques qui semblent se multiplier : il y a quelques semaines, deux enlèvements de masse ont eu lieu, l’un dans l’Etat du Borno, l’autre dans l’Etat de Kaduna, faisant plusieurs centaines de victimes.
Lueur d’espoir : la résilience des victimes #
Cependant, parmi l’horreur, il y a aussi des histoires de courage et de résilience. Après l’enlèvement de Chibok, 57 filles ont réussi à s’échapper. Plus d’une centaine ont été sauvées ou relâchées suite à des accords avec les islamistes. Nombreuses sont celles qui, malgré les traumatismes, ont repris le chemin de l’école, déterminées à rattraper les années perdues.
Grace, enlevée à 17 ans, rêve aujourd’hui de devenir infirmière. « Ils ont détruit ma vie. Sans eux, j’aurais déjà terminé mes études », confie-t-elle. Hauwa, 26 ans, étudiante en communication, a, elle aussi, choisi de transformer sa colère en détermination.
Les victimes de cette tragédie sont nombreuses et leurs histoires diverses. Voici quelques-unes des choses que ces jeunes filles ont dû endurer :
- La terreur des attaques et des enlèvements
- La privation de nourriture et de soins
- Le travail forcé
- Les mariages forcés et l’exploitation sexuelle
Il est essentiel de ne pas oublier ces filles et ces femmes, de continuer à lutter pour leur retour et pour la restauration de la paix et de la sécurité au Nigeria. Comme le dit Mary Shettima : « Ma fille sera bientôt de retour, c’est l’espoir qui me fait vivre ».