Arabie saoudite et France : une alliance historique pour la préservation des tombeaux d’Al-Ula

Le patrimoine historique d’Al-Ula, une région de l’Arabie saoudite, est le cœur d’un partenariat singulier entre la France et ce pays du Moyen-Orient.

L’histoire de la coopération franco-saoudienne dans l’archéologie #

Les tombeaux d’Hegra, vestiges majestueux de la civilisation nabatéenne, se dressent au milieu du désert, attirant l’attention des visiteurs du monde entier.

Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salmane, a eu la vision de transformer cette région en une destination culturelle et touristique, mettant en valeur ces 94 tombeaux hérités de la civilisation nabatéenne. Pour cela, un partenariat a été signé en 2018 avec la France, qui avait déjà œuvré à la mise en valeur de ces sites historiques.

Les tombeaux d’Hegra : un patrimoine mondial de l’Unesco #

Après plusieurs décennies de fermeture, les tombeaux d’Hegra ont été ouverts à la collaboration avec des experts étrangers, avec la France jouant un rôle pionnier. L’objectif était de faire inscrire ces tombeaux au patrimoine mondial de l’Unesco, ce qui a été réalisé en 2008. La France a été reconnue pour son expertise en matière d’archéologie et a ainsi pu jouer un rôle central dans cette entreprise.

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Laïla Nehmé, archéologue du CNRS et spécialiste des Nabatéens, a notamment créé en 2002 la Mission archéologique de Madain Saleh. C’est l’une des quelque 150 missions de fouilles soutenues par le Quai d’Orsay dans le monde.

Une femme occidentale en terre saoudienne #

La présence d’une femme occidentale, Laïla Nehmé, en Arabie saoudite, a marqué une étape importante dans le partenariat franco-saoudien. Malgré les sarcasmes de certains de ses confrères français, Nehmé a persévéré, creusant le sol saoudien pour découvrir les secrets du passé. Son expérience et son expertise ont été essentielles pour la mise en place du partenariat entre la France et l’Arabie saoudite autour d’Al-Ula.

Grâce à ce partenariat, la France a pu jouer un rôle de premier plan dans les projets de fouilles menés dans la région d’Al-Ula. C’est un domaine où la France est non seulement conceptrice mais également opératrice, comme l’a souligné Jean-Yves Le Drian, le président de l’Afalula.

  • 2002 : la première mission archéologique française commence ses travaux à Hegra, la nécropole nabatéenne de Madain Saleh.
  • 2018 : signature du partenariat entre la France et l’Arabie saoudite pour le développement d’Al-Ula.
  • 2019 : lancement d’un projet de fouilles dans les vestiges de la cité antique de Dadan.
  • 2019 : une grande exposition « Al-Ula, merveille d’Arabie. L’oasis aux 7 000 ans d’histoire » est organisée à l’Institut du Monde arabe.

La redécouverte du passé saoudien #

Le partenariat franco-saoudien a joué un rôle crucial dans la redécouverte du passé préislamique de l’Arabie saoudite. Les travaux archéologiques à Hegra ont permis d’en savoir plus sur la civilisation nabatéenne, qui précède l’islam. En outre, la cité de Dadan, plus ancienne encore, a joué un rôle important dans l’histoire du royaume saoudien.

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Le prince héritier Mohammed Ben Salmane voit dans l’archéologie un moyen de « déwahhabiser » son pays et de l’inscrire sur la carte de l’économie globalisée. Les découvertes archéologiques permettent de raconter une histoire plurimillénaire de l’Arabie saoudite, bien au-delà de son identité islamique.

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