La disparition progressive des librairies à Toulouse : un signe de fin pour l’ère du livre imprimé ?

La librairie "les petits ruisseaux", un nom familier pour les habitants du quartier toulousain de Saint-Cyprien, a récemment fermé ses portes, rejoignant deux autres enseignes qui ont subi le même sort en 2023.

La fermeture croissante des librairies #

Cette tendance inquiétante soulève des questions sur l’avenir du marché du livre imprimé à Toulouse.

La concurrence du numérique et la baisse du pouvoir d’achat sont souvent citées comme les principaux coupables. Cependant, malgré le déclin apparent, le marché du livre imprimé à Toulouse se bat encore, s’adaptant aux changements et trouvant de nouvelles façons de tirer son épingle du jeu.

L’endurance du livre imprimé #

Les craintes d’une domination numérique ont été contredites par Emmanuelle Sicard, directrice d’Ombres Blanches, qui affirme que la fréquentation de sa librairie ne montre aucun signe de déclin. Malgré l’essor des formats électroniques et des applications de lecture en ligne, les Toulousains semblent toujours préférer l’expérience tangible d’un livre entre leurs mains.

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Ce sentiment est partagé par Cyrille Cotelle, directeur du Comptoir du Rêve, une enseigne spécialisée dans la BD et le Manga, qui affirme qu’il n’y a pas de révolution numérique, mais une véritable culture du livre papier qui persiste chez les Toulousains.

Evolution de la clientèle et des préférences de lecture #

Un changement notable dans le marché du livre à Toulouse est l’évolution de la clientèle et de ses préférences. Malgré les idées reçues sur une jeunesse qui aurait délaissé la lecture, Emmanuelle Sicard a observé un rajeunissement de sa clientèle, en partie grâce au Pass Culture qui attire une nouvelle génération de lecteurs curieux.

Un autre changement est la réduction de l’intérêt pour la bande dessinée, laissant place à une préférence croissante pour la fiction. Cependant, cette tendance ne se reflète pas dans toutes les librairies, comme le Comptoir du Rêve, où la clientèle de bande dessinée reste fidèle.

Les défis auxquels sont confrontées les librairies à Toulouse comprennent :

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  • La concurrence croissante du numérique
  • La baisse du pouvoir d’achat
  • La nécessité d’adapter leur offre aux préférences changeantes des lecteurs

Un déclin perceptible #

Malgré la résistance apparente du marché du livre imprimé, une légère baisse de consommation est observable, attribuée à la diminution du pouvoir d’achat. Cyrille Cotelle note que là où les clients dépensaient auparavant 20 à 30 euros, ils dépensent désormais aux alentours de 10 à 15 euros.

Les librairies indépendantes de Toulouse partagent le sentiment que leur situation économique est en déclin, mais cela est en partie dû à une comparaison avec les chiffres d’affaires élevés réalisés pendant la crise sanitaire. Adeline Barré, chargée de mission Librairie de l’Agence livre et lecture, explique que les ventes ont été exceptionnellement fortes lors de la réouverture post-confinement, et que la baisse actuelle est en réalité un retour à la normale.

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