En Pologne, la lutte pour la libéralisation de l’avortement : un défi pour le nouveau gouvernement

La Pologne face à la question de l’avortement #

La Pologne, un pays où l’influence de l’Eglise catholique est toujours considérable, est au centre d’un débat houleux sur l’avortement. C’est un sujet de tension majeure qui doit être débattu de nouveau au Parlement polonais. Après des années de recul sous le gouvernement ultra-conservateur du parti Droit et Justice (PiS), il semble que le vent pourrait tourner en faveur de la libéralisation du droit à l’avortement.

En 2020, le tribunal constitutionnel polonais a durci la loi, interdisant l’avortement en cas de malformation foetale. Depuis, les femmes polonaises ne peuvent avorter que dans des circonstances extrêmes : viol, inceste ou danger pour la vie de la mère. En 2022, seulement 161 avortements ont été enregistrés, contre 2000 avant le durcissement de la loi. Un tournant dramatique qui a déclenché une vague de protestations.

Une vague de protestation et un espoir de changement #

En réponse à cette restriction, un mouvement significatif de protestation a émergé parmi les femmes polonaises. Après des mois de manifestations, la voix des femmes polonaises a été entendue lors des élections législatives d’octobre. L’opposition pro-européenne, dirigée par Donald Tusk, a remporté l’élection sur la promesse de libéraliser le droit à l’avortement.

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En ce moment, quatre projets de loi sur l’IVG sont en débat à la Diète, la chambre basse du Parlement polonais, avec un vote prévu immédiatement après. C’est une nouvelle pleine d’espoir pour les femmes polonaises, mais la route vers la libéralisation est encore longue et semée d’obstacles.

Des divisions internes et des incertitudes #

Le nouveau gouvernement est confronté à des divisions internes sur cette question. Certains partis de gauche proposent la légalisation de l’avortement jusqu’à douze semaines de grossesse, tandis que d’autres, plus conservateurs, plaident pour un retour à la loi de 1993. Cette loi autorisait l’avortement uniquement en cas de viol, de menace pour la vie de la mère ou de fœtus non viable.

De plus, le parti conservateur PiS et l’Eglise continuent d’exercer une influence importante. Le président polonais, Andrzej Duda, a déjà opposé son veto à une loi libéralisant l’accès aux pilules du lendemain. Il est probable qu’il fera de même si un accord sur l’avortement est trouvé.

  • La libéralisation de l’avortement est au cœur du débat politique en Pologne
  • Les femmes polonaises manifestent depuis des mois pour le droit à l’avortement
  • Le nouveau gouvernement est divisé sur la question
  • Le parti conservateur et l’Eglise continuent d’exercer une influence significative
  • Le président polonais pourrait opposer son veto à toute loi libéralisant l’avortement

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