Un plaidoyer désespéré pour la paix #
Son fils, un jeune homme de 21 ans engagé dans une unité spéciale, devrait terminer son service militaire d’ici deux jours. Cependant, l’armée a informé que son engagement pourrait être prolongé de quatre mois. Alors qu’il n’est pas supposé être déployé à nouveau à Gaza, l’incertitude demeure.
Lorsque son fils a été envoyé à Gaza le 7 octobre, Michal a été dévastée. Elle savait très bien à quel point le Hamas était entraîné et la pensée de l’armée envoyant ses soldats pour affronter cette menace la terrifiait. Cette mère de soldat, professeure de mathématiques à l’Open University de Jérusalem, a donc décidé de descendre dans la rue avec une pancarte portant un message pour la négociation et la libération des otages.
Naissance d’un mouvement pour la paix #
Malgré les insultes et le retrait de sa pancarte par la police, Michal n’a pas abandonné. Elle a créé Mothers’ Cry, un mouvement de mères de soldats et d’autres Israéliens appelant à la fin de la guerre. Ce qui a commencé comme une initiative modeste est devenu un mouvement de plusieurs centaines de militants répartis en trois groupes.
Les craintes de Michal ne sont pas infondées. Depuis le début de la guerre, près de 260 soldats sont tombés au combat dans la bande de Gaza, et dix autres dans le nord d’Israël. Et même si un cessez-le-feu est établi, le front nord reste une zone de conflit potentiel où Israël pourrait lancer des bombardements.
Le prix de la guerre : des relations tendues et des traumatismes #
Le fils de Michal est rentré de la bande de Gaza il y a un mois. La guerre a laissé des marques sur leur relation. Malgré le fait que son unité n’était pas en première ligne, la guerre a créé un écart entre eux. Elle décrit son fils comme étant à fleur de peau et s’irritant rapidement si quelqu’un critique les opérations militaires.
Michal se sent impuissante face à la transformation de son fils. « Après avoir passé des mois en uniforme, en conditions extrêmes et sans se laver, c’est comme si son cerveau avait été lavé », dit-elle.
Une lutte pour le droit à la paix #
Michal croit fermement que chaque individu devrait avoir le choix de servir ou non dans l’armée. Elle déplore le fait que la société israélienne soit guidée par une mentalité guerrière, ce qui empêche les gens de penser par eux-mêmes. Elle se sent isolée de ses amis et de sa famille à cause de ses opinions pacifistes et de son opposition à la guerre, au blocus et à l’occupation.
Malgré l’isolement et l’opposition, elle continue de lutter pour la paix. Elle croit qu’il est important de donner confiance à ceux qui partagent ses opinions mais qui n’osent pas les exprimer. « Prôner la paix ne devrait pas être considéré comme radical », insiste-t-elle.
Comprendre la douleur de l’autre #
- Michal a eu l’occasion de rencontrer des mères palestiniennes lors d’un cercle de discussions entre Palestiniens et Juifs à Jérusalem.
- Elle a partagé sa douleur en tant que mère de soldat déployé à Gaza.
- Une mère palestinienne a ensuite partagé sa propre douleur, affirmant que 24 membres de sa famille avaient été tués à Gaza.
- Leurs douleurs respectives ont créé un lien entre elles, malgré leurs différences.