Un procès d’une envergure inédite #
Ce verdict a été prononcé lors d’un procès sans précédent, impliquant 85 accusés et 2 700 témoins.
Selon les informations, Truong My Lan aurait frauduleusement obtenu des prêts à hauteur de 44 milliards de dollars auprès de la Saigon Commercial Bank. Les procureurs ont affirmé que plus de 25 millions d’euros pourraient ne jamais être récupérés.
Une campagne massive contre la corruption #
Cette affaire intervient dans le contexte d’une campagne anti-corruption menée par le secrétaire général du parti communiste au Vietnam, Nguyen Phu Trong. Le procès, qui a impliqué 2 700 témoins, 200 avocats, 10 procureurs et 85 accusés, est une illustration de cette campagne.
Au cours de cette campagne, deux présidents et deux vice-premiers ministres ont été contraints de démissionner et des centaines de fonctionnaires ont été sanctionnés ou emprisonnés.
De vendeuse de cosmétiques à fraudatrice #
Truong My Lan est issue d’une famille sino-vietnamienne de Ho Chi Minh Ville et a commencé sa carrière en vendant des cosmétiques sur les marchés avec sa mère. Suite à cela, elle a acheté des terrains lors de la période de réforme économique appelée «Doi Moi» en 1986. Dans les années 1990, elle possédait déjà un vaste portefeuille d’hôtels et de restaurants.
En 2011, elle a été autorisée à organiser la fusion de trois petites banques en une entité plus importante : Saigon Commercial Bank. Pour contourner la loi, elle a utilisé des centaines de sociétés écrans et de personnes agissant comme ses mandataires. Cette emprise économique lui a ensuite permis de nommer ses propres employés comme directeurs, puis de leur avoir ordonné d’approuver des centaines de prêts au réseau de sociétés écrans qu’elle contrôlait.
- Elle est accusée d’avoir ordonné à son chauffeur de retirer plus de 3,72 milliards d’euros en espèces de la banque, avant de les stocker dans son sous-sol.
- Selon les procureurs, elle a versé de généreux pots-de-vin pour s’assurer que ses prêts ne soient jamais examinés.
- L’un des individus inculpés à ses côtés était un ancien inspecteur en chef de la banque centrale, qui risquait une peine de prison à vie pour avoir accepté un pot-de-vin de 4,65 millions d’euros.
Le cas de Truong My Lan est un exemple frappant de la façon dont la corruption et la fraude peuvent mener à une chute brutale, même pour les plus riches et les plus puissants.