Pologne : ouverture du débat passionné sur l’accès à l’avortement en pleine division parlementaire

Un sujet de longue date revient sur le devant de la scène politique en Pologne : l'assouplissement des lois restrictives sur l'avortement.

Une question brûlante ravive les tensions #

Ce pays à majorité catholique s’est lancé dans un débat parlementaire jeudi dernier, dans un climat de division palpable, y compris au sein de la coalition pro-européenne actuellement au pouvoir.

Durant les huit dernières années, sous le règne des nationalistes conservateurs, on a assisté à une régression considérable des droits des femmes. Ces derniers sont allés jusqu’à interdire presque totalement l’interruption volontaire de grossesse (IVG), provoquant une vague massive de protestations dans tout le pays.

Des promesses électorales mises à l’épreuve #

Suite aux élections législatives d’octobre dernier, une alliance de partis a pris le pouvoir, en partie grâce à leur promesse de rétablir l’accès à l’avortement. Aujourd’hui, l’IVG n’est légale que dans trois cas spécifiques : si la grossesse est le résultat d’un viol ou d’un inceste, ou si elle met directement en danger la vie ou la santé de la mère.

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Malgré ces engagements, les propositions de loi visant à assouplir cette législation semblent être au point mort au Parlement. Ce blocage engendre une frustration croissante chez les femmes et les groupes de défense des droits qui militent pour le droit à l’avortement.

  • Le droit à l’avortement est un sujet sensible en Pologne
  • La coalition pro-européenne actuelle est divisée sur la question
  • Les propositions de loi visant à assouplir la législation sur l’avortement sont actuellement bloquées au Parlement

Un débat incertain #

La Coalition civique (centre) du Premier ministre Donald Tusk a proposé un projet de loi visant à légaliser l’avortement jusqu’à la 12e semaine de grossesse. Trois autres propositions similaires de ses alliés ont également été présentées pour débat. Cependant, l’issue de la discussion reste incertaine, notamment en ce qui concerne le soutien que ces quatre projets pourraient recueillir pour passer le premier vote, prévu pour vendredi.

Le parti Droit et Justice (PiS), fervent défenseur du « droit humain fondamental à la vie », s’est fermement opposé à tous les projets de loi discutés. Même certains membres du parti paysan conservateur PSL, membre de la coalition au pouvoir, ont exprimé des doutes sur l’assouplissement prévu de la loi sur l’avortement.

Au final, l’avenir de ces projets de loi dépendra non seulement de l’issue du débat parlementaire, mais aussi de l’attitude du président Andrzej Duda, un allié du PiS et fervent catholique. Si le parlement vote ces lois, elles devront encore être promulguées par le président. En cas de blocage, la coalition au pouvoir devra attendre l’élection présidentielle de l’année prochaine, dans l’espoir de voir M. Duda remplacé par un libéral.

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