Le défi de la défense dans une nouvelle réalité géopolitique #
Cet appel a été lancé lors de la pose symbolique de la première pierre d’une usine de poudre d’obus à Bergerac, en Dordogne.
Macron a souligné que nous nous dirigeons vers un changement géopolitique et géostratégique permanent où le rôle de l’industrie de défense sera de plus en plus crucial. Il a exhorté les industriels de la défense à accélérer leur passage à une « économie de guerre » dans le but de continuer à soutenir activement l’Ukraine face à la Russie.
Une guerre qui stimule la croissance industrielle #
La nouvelle usine de poudre d’obus, qui sera opérationnelle début 2025, est une initiative d’Eurenco, un leader européen dans le domaine des poudres et explosifs. Cette installation sera capable de produire 1 200 tonnes de poudre par an, une augmentation significative de la capacité de production.
Il est à noter que le site de Bergerac produisait déjà de la poudre d’obus depuis 1915, mais a été démantelé en 2007 en raison d’un manque de commandes. Cependant, la demande a commencé à augmenter avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, qui a servi d' »accélérateur de croissance » pour le groupe, selon les propos de son PDG Thierry Francou.
Les conséquences de la victoire russe sur la sécurité européenne #
Emmanuel Macron, lors de sa visite à Bergerac, accompagné des ministres de l’économie Bruno Le Maire et des armées Sébastien Lecornu, a également tenu une réunion avec des dirigeants de l’industrie française de l’armement sur le thème du réarmement. Parmi ses interlocuteurs figuraient les dirigeants de grandes entreprises telles que MBDA, Thales, KNDS France et Aubert et Duval.
Il a été particulièrement critique envers une « forme d’engourdissement satisfait » dans l’industrie de défense avant l’invasion de l’Ukraine. Il a souligné qu’une victoire russe signifierait la fin de la sécurité européenne, insistant sur le fait que la Russie ne doit pas être laissée penser qu’elle peut gagner.
Commandes militaires françaises en hausse #
Depuis l’annonce par Emmanuel Macron d’un passage à une économie de guerre en juin 2022, l’industrie s’efforce d’augmenter sa cadence de production pour répondre à une augmentation des commandes. En effet, la France a passé commande pour 20 milliards d’euros d’équipements militaires en 2023, soit une augmentation d’un tiers par rapport aux années précédentes.
Les industriels, pour leur part, s’efforcent d’accélérer. Par exemple, KNDS France a triplé sa production de canons Caesar et MBDA prévoit d’augmenter sa cadence de production de missiles Aster de 50% d’ici 2026.
Les développements récents soulèvent des questions importantes pour l’avenir :
- Quel sera l’impact de cette nouvelle « économie de guerre » sur le paysage industriel français et européen ?
- Les entreprises seront-elles capables de répondre à la demande croissante en matière de défense ?
- Quelles seront les conséquences à long terme de cette escalade du réarmement sur la stabilité mondiale ?