La mort mystérieuse de Pascal Sleiman #
Pascal Sleiman, un responsable local des Forces Libanaises (FL), un parti de droite chrétienne, avait disparu la veille. On l’a retrouvé mort en Syrie, dans le gouvernorat de Homs, contrôlé par le gouvernement de Bachar Al Assad.
Cette mort brutale a été qualifiée d' »assassinat politique » par les FL, provoquant une onde de choc parmi la population. Cependant, une enquête de l’armée libanaise a écarté cette hypothèse, suggérant plutôt une tentative de vol de voiture qui a mal tourné, perpétrée par un gang syrien. Sept membres de ce gang ont depuis été arrêtés.
Des tensions communautaires à vif #
Ce crime a déclenché une explosion de colère parmi la population chrétienne du Liban, qui voit des incohérences dans le récit officiel. Dans la nuit suivant la découverte du corps de Sleiman, des attaques ont été menées contre des réfugiés syriens dans des quartiers à majorité chrétienne, malgré un appel à la retenue du patriarche maronite Béchara Raï.
Le politologue Karim Bitar note que « les blessures de la guerre et de l’après-guerre ne sont pas cicatrisées » et que « chaque crime prend très vite une connotation communautaire, politique ». Ces événements témoignent du climat de tension qui règne au Liban, où les frustrations populaires peuvent rapidement dégénérer en violence communautaire.
Les accusations contre le Hezbollah #
Les FL, dirigées par l’ancien chef de milice Samir Geagea, un opposant farouche du Hezbollah chiite, ont laissé entendre que le Hezbollah pourrait être impliqué dans le meurtre de Pascal Sleiman. Ce sont des accusations que le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a réfutées.
Les FL ont déclaré que « la présence du Hezbollah, sous prétexte de résistance, a entraîné une paralysie des institutions de l’État, ouvrant la voie aux gangs armés et aux armes illégales ». Cela illustre la profonde animosité entre ces deux acteurs majeurs de la scène politique libanaise.
- Une mort mystérieuse qui a provoqué des tensions.
- Des frustrations communautaires qui peuvent rapidement dégénérer en violence.
- Des accusations contre le Hezbollah qui ajoutent de l’huile sur le feu.
🔍 Récapitulatif | Détails |
---|---|
😲 Assassinat de Pascal Sleiman | Responsable local des Forces Libanaises, retrouvé mort en Syrie. |
😡 Colère des chrétiens | Une explosion de colère suite à l’assassinat, menant à des attaques contre des réfugiés syriens. |
🔫 Accusations contre le Hezbollah | Les Forces Libanaises suggèrent une implication du Hezbollah dans l’assassinat, ce que ce dernier nie. |
Un climat politique explosif #
Les tensions entre chrétiens et chiites ne se limitent pas aux FL, mais incluent également le Courant patriotique libre (aouniste). En effet, la base de ce dernier est de plus en plus hostile au Hezbollah, selon le politologue Karim Bitar.
De plus, le pays est déchiré par une crise économique grave, et le poste de chef d’État est vacant depuis octobre 2022. Tous ces facteurs contribuent à créer un climat explosif, avec le risque de troubles internes et de frappes israéliennes sur l’ensemble du Liban.
Le spectre de la guerre civile #
Le Liban, déjà instable, est hanté par le souvenir douloureux de la guerre civile qui a déchiré le pays de 1975 à 1990. Les tensions actuelles pourraient raviver ce cauchemar, avec les communautés de plus en plus divisées sur le plan politique et religieux.
Le terrain est donc fertile à une déstabilisation du pays, avec la menace de troubles internes et d’une escalade de la violence. Pour le Liban, le spectre de la guerre civile semble malheureusement de plus en plus réel.